
Bientôt des applications pour passer au feu vert plus rapidement

Pourrez-vous bientôt changer à votre guise la couleur des feux tricolores, comme dans le film "Taxi"? Pas tout à fait, mais on s'en rapproche. C'est en tout cas l'idée derrière une initiative flamande qui voudrait rendre possible la connexion entre des applications de géolocalisation et les feux de circulation. Plus concrètement, ces derniers prendraient en compte le nombre de smartphones présents dans les voitures situées à proximité pour passer au vert ou au rouge. Plus la densité est forte dans un sens ou dans l'autre, plus le passage au feu vert serait rapide. À plus long terme, le même principe pourrait être appliqué pour les cyclistes ou les services de secours. Mais pour l'instant, le projet n'en est qu'à ses balbutiements.
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Comment ça fonctionne?
Si vous voulez tester cette nouveauté, vous devez d'abord télécharger l'application Flitsmeister ou Karta GPS (à l'avenir, Google Maps et Waze seront peut-être compatibles). Si vous arrivez par exemple à un carrefour depuis une route secondaire, ces applications enverront un signal sur un cloud connecté au feu de circulation qui vous concerne, ce qui le fera passer automatiquement au vert à condition que la route principale perpendiculaire soit vide. De cette façon, vous ne devrez pas attendre pour rien et vous arriverez plus rapidement à destination.
Précision importante: pour que cela marche, il suffira de rendre l'application active. Pas besoin de l'utiliser en continu avec l'écran allumé. Si vous activez le navigateur, l'application pourra en plus informer le réseau de la direction de votre parcours (tout droit, à gauche, à droite). Quant à ceux qui ne disposeraient pas de l'application, pas de souci. "Vous avez besoin d'une sorte de masse critique" pour que cela fonctionne, explique à la VRT Jorn de Vries, de Flitsmeister. "Ceux qui ne conduisent pas avec des applications en profitent".
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En l'état, seule la Flandre est à la manœuvre, mais elle s'attache notamment à tester le modèle en banlieue bruxelloise. Certains feux sont déjà opérationnels, notamment du côté de Vilvorde, bien que dans les faits il faudra encore quelques mois pour que le système fonctionne réellement. Le but est de rendre 250 feux tricolores intelligents d'ici deux ans, avant que d'autres ne suivent. Selon un expert investi dans le projet et interrogé par la télévision flamande, "dans quelques mois vous saurez aussi combien de temps le feu restera rouge, ce qui vous permettra d'ajuster votre vitesse à l'avance".
Notre vie privée en péril?
Reste un problème: la confidentialité des données. Jorn de Vries se veut rassurant. Il affirme qu'elles ne seront conservées que de manière anonyme et au maximum six mois. Quant aux autorités flamandes, elles ne les conserveraient pas du tout. Ces données peuvent être revendues par Flitsmeister pour assurer sa viabilité économique, par exemple à un créateur de cartes numériques, mais pas à titre individuel.
Un expert dans le domaine, Bart van Buitenen, se montre toutefois à moitié convaincu. Il note que les données de géolocalisation ne sont jamais véritablement anonymes, ne serait-ce parce que chacun se rend à des endroits très spécifiques (domicile, lieu de travail, école, etc.) qui révèlent de facto le profil de la personne. Il prévient la VRT que si aujourd'hui, les promesses du secteurs semblent rassurantes, "cela ne signifie pas que des abus ne se produiront jamais à l'avenir". "Les temps et la technologie changent, les gouvernements aussi".