Crise chez bpost : que se passe-t-il ?

Soupçons de collusion, faux en écriture, dossiers litigieux…, l’entreprise est en pleine tourmente.

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Petra De Sutter

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Deux experts du cabinet de la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen), qui ont négocié le contrat de gestion avec bpost, ont été rémunérés deux ans par cette même entreprise postale, ce qui soulève des questions sur les intérêts qu’ils servaient. Ils ont été renvoyés chez bpost.

Pierre-Yves Dermagne

Le vice-Premier ministre PS Pierre-Yves Dermagne a rencontré à plusieurs reprises la direction de bpost. Quoi de plus naturel au vu de la fonction qu’il exerce et des activités de l’entreprise, estime-t-il? Il affirme que son cabinet n’a rien à voir avec la concession de journaux conclue de manière frauduleuse.

Jan Jambon

Une personne payée par l’entreprise postale travaillait également au cabinet de Jan Jambon (N-VA) depuis 2015. L’intéressé avait été engagé par bpost en 2012 en tant que chef des affaires économiques et dépendait directement de Dirk Tirez. Ce dernier est ensuite devenu CEO et a dû démissionner en décembre dernier après un audit sur la distribution des journaux.

Paul Magnette

Une réunion aurait eu lieu le 31 août 2022, chez bpost, avec le président du PS, Paul Magnette, réunion que Petra De Sutter dit “ne pas trouver normale”. “Mais il s’agissait d’une réunion sur la stratégie de bpost, on n’y a pas du tout parlé de la concession des journaux”, affirme le porte-parole du cabinet Dermagne. C’est aussi la version de l’entreprise publique.

Bpost

Accords illégaux

Bpost aurait conclu des accords illégaux en vue d’obtenir la concession pour la distribution de journaux. En outre, un audit interne a notamment démontré qu’elle aurait surfacturé plusieurs contrats à l’État belge.

McKinsey

Bpost a voulu obtenir une augmentation des subsides publics et des tarifs des éditeurs, pour faire face à la hausse de ses coûts. Mais selon l’Inspection des Finances, ce n’était pas possible, à moins de relancer l’appel d’offres pour la concession des journaux. Pire, pendant des années, bpost a attribué des contrats de plusieurs millions d’euros à des consultants tels que McKinsey, sans appel d’offres.

Pas de CEO

Audrey Hanard (présidente du CA étiquetée PS) dit comprendre “la frustration des actionnaires” mais n’est pas en mesure pour l’instant de présenter de nouveaux éléments pour rétablir la confiance. Des audits sont toujours en cours et la recherche d’un nouveau CEO n’a pas encore abouti. La présidente n’exclut pas que les enquêtes en cours créent de nouveaux remous, mais tient à dédouaner d’avance la direction actuelle.

Résilience

Bpost s’en sortira plus forte, estime Audrey Hanard. “Nous tirons maintenant toutes les leçons pour l’avenir” et “nous avons déjà montré précédemment que bpost était résiliente”. La confiance et la transparence resteraient “des valeurs essentielles à l’entreprise”.

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