
Olivier Vandecasteele victime d'un accord qui aurait capoté? Ce que révèlent des documents secrets qui ont fuité

Alors qu'Olivier Vandecasteele continue d'être détenu en Iran, de nouvelles informations viennent de fuiter concernant l'affaire. En effet, nos confrères du Morgen annoncent qu'Olivier Vandecasteele a été "victime d'un accord d'échange de prisonniers".
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Nos confrères flamands s'appuient sur des documents secrets piratés par l'opposition iranienne. Ce dimanche, des hackers sont parvenus à faire fermer le site Internet du ministère iranien des Affaires étrangères. Dans la foulée, des données secrètes ont été dévoilées au grand jour et concernent - indirectement - le Belge Olivier Vandecasteele.
D'après ces documents, un échange de signatures entre les représentants belges et iraniens est intervenu le 31 mai 2021. Cet accord concernait un échange de prisonniers, l'Iran voulant rapatrier son diplomate Assadollah Assadi. Ce dernier a été condamné à 20 ans de prison le 4 février 2021 à Anvers pour avoir piloté un projet d’attentat contre un meeting de l’opposition iranienne à Villepinte en France. Il purge sa peine en Belgique.
A l'époque, le cabinet du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) assurait dans les colonnes du Morgen: "Il ne peut être question d'un échange de prisonniers. Nous n'allons pas remettre en cause les principes de notre État de droit". Aujourd'hui, on apprend donc que des signatures ont pourtant été faites entre les deux pays.
D'après le groupe de résistance iranien CNRI, qui se fait le relais des fuites de dimanche, Olivier Vandecasteele, qui était encore libre en 2021 [le Belge a été arrêté en Iran le 24 février 2022], est en fait "devenu la victime" de ces accords, une sorte de "monnaie d'échange". "Les documents montrent que l'accord était fait sur mesure pour Assadi", ajoute encore le CNRI.
Contacté, le cabinet Van Quickenborne confirme que des pourparlers avec l'Iran étaient déjà en cours avant l'arrestation d'Olivier Vandecasteele. "Au départ, les gens étaient surtout préoccupés par M. Djalali***. L'accord formel avec l'Iran date du 11 mars 2022", précise-t-on dans l'entourage du ministre de la Justice.
*** Le médecin irano-suédois Ahmadreza Djalali (51 ans) est un professeur invité à la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Ce spécialiste de la médecine d’urgence est détenu depuis près de sept ans, suite à son arrestation en avril 2016 alors qu’il se trouvait en Iran pour tenir une conférence et des ateliers à l’université de Téhéran. En octobre 2017, la justice iranienne l’a condamné à mort pour “espionnage au profit d’une puissance étrangère”, en l’occurrence Israël. Comme pour Olivier Vandecasteele, son cas a mobilisé l’opinion publique belge.