Royautés belge et britannique, deux familles issues du même sang allemand

Les souverains belges seront présents pour le couronnement du roi Charles III. Comme le témoin d'une longue et étroite relation.

Royautés belge et britannique, deux familles issues du même sang allemand
DR avec Belgaimage

Ce samedi, le roi Charles III s'apprête à revêtir la plus prestigieuse des couronnes. Huit mois après le décès de sa mère, la Reine Elizabeth II, Charles va se voir poser sur la tête ce joyau devant plus de 2.000 invités, dont une centaine de chefs d'Etat.

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Parmi eux, le Roi Philippe et la Reine Mathilde de Belgique. Ils assisteront au couronnement à l'abbaye de Westminster à Londres. La veille, la Princesse Elisabeth accompagnera le monarque belge à une grande réception organisée au préalable de ce grand week-end de festivités.

Arbre généalogique

La présence des Souverains belges marque le lien qui unit toujours ces deux royautés. Dans leurs veines coulent le même sang allemand. Du sang de la dynastie des Saxe-Cobourg et Gotha, noble famille de l'actuelle Bavière. Victoria et Léopold étaient les benjamins de cette fratrie de cinq enfants. Rapidement, une véritable relation se tisse entre eux.

Alors, lorsque Victoria perd son premier mari, Léopold lui suggère de secondes noces avec le duc Edouard-Auguste de Kent, 4e fils du roi Georges III, et donc potentiel héritier du trône britannique. Cette nouvelle union donnera naissance le 24 mai 1819 à une petite Alexandrina, qui décidera par la suite de prendre le nom de sa mère, Victoria.

En 1831, c'est au tour de Léopold de prendre de nouvelles responsabilités. Après avoir décliné le trône de Grèce, il devient le 21 juillet le premier roi des Belges.

 

Toujours très impliqué auprès de sa famille, il pousse pour que sa nièce, Victoria, se marie, à 17 ans, avec son cousin germain, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Si un accord de principe valide ce mariage, la jeune fille ne se sent pas encore prête à s'engager. Mais un an plus tard, ce sont d'autres responsabilités qu'il va lui falloir prendre. Son oncle, le Roi Guillaume IV décède. Il ne laisse derrière lui aucune descendance. L'ordre de succession est ainsi fait qu'elle se trouve intronisée un mois à peine après son 18ème anniversaire. Léopold, pourtant très proche de sa nièce n'assistera pas à cette cérémonie officielle, comme le voulait l'usage de l'époque. Il s'agira de la seule cérémonie de couronnement britannique sans représentation officielle belge.

Des deux côtés de la Manche règnent désormais les Saxe-Cobourg et Gotha. Les Britanniques ne laisseront tomber leur dénomination à connotations germaniques que lorsque le 13 juin 1917, Londres se retrouve sous le feu d'une attaque venue du ciel. L'Allemagne vient de bombarder la Capitale anglaise. Le Roi Georges V, petit-fils de la Reine Victoria, décide alors de couper avec sa branche allemande pour créer sa nouvelle dynastie : les Windsor.

Le premier froid

Les liens resteront étroits tout au long de leur histoire. Durant les deux conflits mondiaux armés, les deux nations resteront unies. Mais à la sortie de la seconde guerre mondiale, Georges VI, père de la future Reine Elizabeth II, vilipende publiquement le rôle qu'a joué durant ce douloureux épisode le Roi Léopold III. Baudoin n'acceptera pas ces critiques faites à son père, au point de ne pas se rendre aux funérailles du Roi d'Angleterre. Le premier froid entre les deux familles vient de naître.

Il faudra attendre une série de visites officielles successives pour que l'amitié sincère entre la Reine Elizabeth II et le Roi Baudoin se renoue. Cette relation perdurera jusqu'au tragique décès du souverain belge. Profondément touchée par ce départ précipité, la monarque britannique assistera à ses funérailles. Il s'agira de la seule et unique fois qu'elle se déplacera pour l'inhumation d'un chef d'Etat.

Depuis lors, bien que moins perceptible, persiste un lien fraternel entre les deux familles.

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