Comptes épargne : les intérêts perdus en cinq chiffres

8,594

En 2008, le revenu global des Belges provenant des intérêts sur l’épargne s’élevait à 10,695 milliards d’euros. En 2022, il atteint 2,101 milliards, soit une perte sèche de 8,594 milliards en quinze ans.

91

L’économiste Éric Dor estime que la perte cumulée des revenus d’intérêts, c’est-à-dire la différence des profits en raison de la chute des taux, est de 91 milliards d’euros en quinze ans.

15 %

Selon Éric Dor, avec le revenu des intérêts en 2022, l’épargnant belge ne peut plus acheter que 15 % de ce qu’il pouvait acheter avec ceux de 2008. Une énorme perte de pouvoir d’achat.

0,35 %

En moyenne, la rémunération de l’épargne dans les banques belges atteint seulement 0,35 %, selon la BCE.

300

En 2022, les Belges ont pourtant déposé un montant record sur les comptes épargnes: 300 milliards d’euros.

Le point final

Le revenu d’intérêts des ménages a certes augmenté entre 2021 et 2022 (de 1,7 à 2,1 milliards d’euros), mais par rapport à 2008, le constat est cruel. Un manque à gagner monstrueux pour les épargnants belges, qui n’ont pourtant jamais été aussi friands des dépôts. Mais si la Banque centrale européenne a décidé en juillet dernier de remonter ses taux directeurs de 3,5 %, on l’a dit plus haut, les banques belges ne suivent pas. Pour l’expliquer, l’économiste Éric Dor avance dans L’Écho l’inertie des citoyens. “Les banques bénéficient du fait que très peu de gens en Belgique déplacent leurs dépôts d’une banque qui rémunère très peu vers une banque qui rémunère un peu mieux”, offrant un matelas confortable pour les institutions bancaires. “Elles sont gorgées de liquidités et n’ont pas besoin de se concurrencer pour attirer les dépôts.” Avec ses 300 milliards en dépôts qui ne rapportent plus rien, qui coûtent même puisque l’inflation avale goulûment le rendement, et un pouvoir d’achat en chute, l’épargnant belge vit des jours difficiles.