Code de la route : 3 questions sur la transformation des «rues cyclables» en «zones cyclables»

Cyclistes qui semblent prendre leurs aises en roulant en plein milieu de la route, automobilistes qui klaxonnent furieusement en les talonnant de beaucoup trop près… La rue cyclable est sans doute l’un des aménagements urbains où la difficulté de coexister entre voitures et vélos se fait le plus ressentir.

Dans ce type de rues, des règles spécifiques à l'égard des vélos sont d'application afin de renforcer leur présence et favoriser leur sécurité. Des règles, qui à Bruxelles et en Wallonie, restent encore méconnues de beaucoup d’automobilistes. Une petite piqûre de rappel n’est donc pas superflue, d’autant que le code de la route introduit depuis le 1er avril 2023 un changement dans leur dénomination. À la place de la «rue cyclable», il faut désormais parler de «zone cyclable».

Qu’est-ce qu’une zone cyclable ?

Au niveau du comportement à y adopter, pas de changement par contre. Sur son site, l’agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) rappelle les règles en vigueur dans une zone cyclable :

• Vitesse limitée à 30 km/h
• Les cyclistes et conducteurs de speed pedelec peuvent utiliser toute la largeur de la bande (voirie)
• Interdiction de dépassement pour les véhicules à moteur

Rappelons aussi que la «zone cyclable» n’induit aucune priorité du cycliste sur le trafic motorisé : au carrefour, les règles de priorité s’appliquent en fonction de la signalisation en place. En l’absence de signalisation, c’est le régime de priorité de droite qui s’applique.

Quelle signalisation pour une zone cyclable ?

On l’a dit, rien ne change au niveau du concept, c’est la signalisation qui est modifiée. Les débuts et fin de zone cyclable sont annoncés par les signaux F111 et F113 : ceux-ci portent désormais la mention «zone cyclable» (et non plus «rue cyclable»). Les nouveaux aménagements seront équipés de cette nouvelle signalisation.

Il n’y aura plus d’installations de panneaux «rue cyclable » et de panneaux rectangulaire à fond blanc associés. Les panneaux existants seront eux progressivement remplacés, et ce, d’ici à 2035.

Prudence donc sur la route, car les différents signaux coexisteront pendant un moment et un flou pourrait régner à certains carrefours en fonction de la signalisation en place.

Comment améliorer leur visibilité?

De plus en plus de communes ou de villes en installent sur leur territoire avec pour objectif de protéger les usagers faibles. Si de nombreux automobilistes ne semblent pas connaître les règles lorsqu’ils circulent dans ces zones, le problème peut aussi venir de la signalisation et de la communication routière.

Il n’est pas rare qu’à l’entrée d’une rue, il y ait trois, quatre, voire cinq panneaux de signalisation. Le cas échéant, un marquage en peinture au sol devient réellement indispensable pour faire visualiser la zone cyclable. Pour le Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens (Gracq), l’aménagement de la voirie est aussi nécessaire pour s’assurer du respect par les automobilistes des règles de circulation en zone cyclables.

«Il faut les aménager correctement, expliquait à la RTBF Denis Lobet, du Gracq. Avec des marquages au sol, mais aussi le placement de ralentisseurs, pour faire respecter les 30 km/heure, une meilleure signalétique et des panneaux didactiques très explicites, plus visibles», pointait-il.