"Sa vie est en jeu" La santé d'Olivier Vandecasteele se dégrade : la Belgique a introduit une demande de transfèrement

La famille et les proches d'Olivier Vandecasteele ont mis en garde mardi les autorités devant la dégradation de l'état de santé du détenu belge.

Portrait du travailleur humanitaire en Iran Olivier Vandecasteele © Capture d’écran Facebook

Le travailleur humanitaire est emprisonné depuis 418 jours en Iran et ses conditions de détentions se sont à nouveau détériorées, selon un communiqué envoyé par sa famille et ses proches.  Il y a dix jours, il a été transféré du lieu inconnu où il se trouvait vers la prison où il était détenu précédemment, soit celle d'Evin, à Téhéran, dans la section 209, réservée aux détenus politiques et où les conditions d'enfermement sont inhumaines: isolement, exiguïté, éclairage constant, absence de tout confort, même rudimentaire.

Le Belge ne disposerait même pas d'un matelas. "A ce jour Olivier est enfermé à l'isolement. Il a eu l'occasion d'échanger avec ses proches au cours d'un appel de quelques minutes durant lequel il les a informés qu'il ne parvenait plus à dormir et ne pouvait presque plus se tenir debout à cause de douleurs musculaires et nerveuses insupportables. Il ne reçoit aucun traitement concernant ce problème. Ses conditions de détention n'ont pas évolué avec notamment une nourriture insuffisante pour garantir sa santé. D'un jour à l'autre, sa condamnation à 74 coups de fouet risque d'être mise à exécution", indique un communiqué.

"Olivier est à bout"

S'il a pu voir des médecins, ceux-ci ne s'exprimaient pas dans une langue lui permettant de communiquer avec eux et ne lui ont prescrit aucune médication. M. Vandecasteele a été arrêté le 24 février et a été condamné au terme d'un simulacre de procès à 40 ans de prison pour espionnage et 74 coups de fouet, selon les médias iraniens. La Belgique tente d'obtenir sa libération en recourant à un traité de transfèrement qui permettrait d'échanger le prisonnier belge contre Assadolah Assadi, diplomate iranien condamné en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d'attentat terroriste.

La Cour constitutionnelle a rejeté les recours en annulation du traité qui entre en vigueur ce mardi. Elle a toutefois assorti son arrêt d'une condition: la Belgique devra informer du transfèrement les cibles du projet d'attentat, à savoir le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), pour leur permettre d'exercer un recours.

"Olivier est à bout, il ne peut pas continuer à être la variable d'ajustement des discussions entre les deux Etats. Sa vie est en jeu ; le manque d'action concrète et de résultat rapide pourraient amener Olivier dans une situation irréversible", ont souligné sa famille et ses proches qui s'interrogent sur ce retour à la case départ. "Est-ce un nouveau coup de pression? Un signe que les négociations avec l'Iran vont mal? Nous n'en savons rien mais nous attendons aujourd'hui du gouvernement begle qu'il mette en oeuvre le traité", a expliqué l'un des proches, Olivier Van Steirtegem.

La Belgique a introduit une demande officielle de transfèrement

Interrogé mardi, le porte-parole de la ministre des Affaires Etrangères a précisé que celle-ci avait plaidé une nouvelle fois pour la libération du travailleur humanitaire, lundi au cours d'un nouvel entretien avec son homologue iranien. La ministre a également plaidé pour l'amélioration des conditions de détention de M. Vandecasteele, a-t-il ajouté.

Le traité de transfèrement étant entré en vigueur, la Belgique a introduit ce mardi une demande de transfèrement officielle auprès de la République iranienne, a-t-il précisé.

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