
« Voici une chaise d’écolier et d’enseignant » : un professeur réagit à la polémique du mobilier de luxe et aux dépenses excessives du Parlement wallon

Ce mercredi, un ouvrier travaillant sur le chantier du nouveau Parlement wallon a alerté sur les importantes dépenses liées au chantier du bâtiment qui devrait ouvrir ses portes en septembre. “Étant électricien à la base, je passais dans des pièces et des pièces… Et j’ai vu des plateaux en marbre, un fauteuil à 15.000 euros. Je trouve cela déjà un peu aberrant. Des lampes avec des socles en marbre, à mon avis ça coûte 4 ou 5.000 euros. Beaucoup d’argent gaspillé…”
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Des chaises à 4.750 euros/pièce
RTL a eu l’occasion de vérifier sur place les objets déco choisis, lors d’une visite en compagnie du nouveau président du Parlement wallon, André Frédéric (PS). Une machine à café à près de 2.400 euros, le sofa du bureau présidentiel à plus de 18.000 euros et des chaises à 4.750 euros/pièce, le Parlement wallon n’a visiblement pas lésiné sur les moyens pour décorer sa nouvelle Maison des parlementaires. André Frédéric a tenté, assez maladroitement, de se défendre : “Nous ne sommes pas à ce prix-là. Sur ces chaises-ci, on doit être à peu près en dessous de 3.000 euros, TVA comprise.” “Je rappelle que c’est du mobilier d’équipement collectif et professionnel. Ce n’est pas du matériel que j’irai acheter pour ma maison. Ce n’est pas du tout le cas. Et donc là, il y a un marché public qui a été fait en toute transparence”, ajoute-t-il.
Une facture à 46 millions
L’extension du Parlement wallon accueillera 150 fonctionnaires, 75 députés et leurs collaborateurs installés dans 91 bureaux. Certains sont équipés de lecteurs biométriques, achetés à l’unité à près de 4.000 euros, afin de sécuriser le bâtiment. “On peut aussi engager 40 huissiers et suivre les gens partout. Il faut s’adapter”, clame André Frédéric.
D’une estimation de 17 millions d’euros, la facture définitive de l’extension s’élève à 46 millions d’euros. Le déménagement est prévu dans 3 mois, à la mi-juillet, durant les congés parlementaires. Ces dépenses ont été validées par l’ancien bureau du Parlement wallon, alors en période de crise. Tout cela est actuellement étudié par la justice qui devra faire la lumière sur d’éventuels dépassements dans ces marchés publics.
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Un professeur s’indigne
Un professeur a répondu à la polémique dans un post publié sur Facebook : « Chers politiciens et parlementaires, voici une chaise d’écolier et d’enseignant, bien moins onéreuse que les vôtres ! Je vous l’accorde, ce n’est pas l’idéal pour suspendre les vestes mais ça fait l’affaire quand même… », commence-t-il. « Si jamais il vous reste un peu de budget une fois la déco refaite dans vos locaux, le secteur de l’éducation serait preneur d’un peu de cash ».
Sa réponse a été repartagée en masse sur les réseaux sociaux et a fait réagir bon nombre d’internautes : « Cette blague d’hier a pris d’énormes proportions… je tenais quand même à faire un petit update. Je ne me plains pas ! Que du contraire ! Je m’estime chanceux d’avoir une chaise et un tableau numérique ! ».
Le professeur affirme être conscient « qu’il y a bien pire » et déplore les conditions de travail de « certains » : « Ma blague n’avait pas pour but de se plaindre du métier, on le fait avec les moyens qu’on a et on l’adore. Je donnais simplement mon avis de citoyen quant à la démesure d’acheter une chaise à 3000 € dans la réalité économique d’aujourd’hui… », a-t-il conclu.
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