Si ma banque fait faillite, vais-je vraiment récupérer mes économies ?

Depuis plusieurs semaines, des faillites bancaires secouent les marchés financiers. Notre argent est-il vraiment en sécurité ?

© Moustique

Avec la déroute du Crédit Suisse et à la faillite de la Silicon Valley Bank, on s’est tous posé la question récemment. Si le premier réflexe des banques belges a été de rassurer, cela ne doit toutefois pas empêcher les ménages de s’interroger sur leur stratégie d’épargne et d’investissement pour éviter les pièges en cas de choc imprévisible.

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Les pièges à éviter

En Belgique, si une banque fait faillite, tous les dépôts de moins de 100.000 euros, sur un compte à vue ou un compte d’épargne, sont protégés. Pour cela, le secteur a mis en place ce qu’on appelle le Fonds de garantie dans lequel elles iront puiser pour rembourser les clients si besoin. Les Belges peuvent-ils dès lors faire confiance aux banques sans sourciller? Pas si vite, car ces Fonds de garantie et Fonds de protection ont des limites. Test-Achats l’illustre avec le cas de figure suivant: vous possédez sur un compte en votre nom 120.000 € ainsi que, dans la même banque, un compte commun pour votre couple garni de 70.000 €. Dans cet exemple, le conjoint ne possède rien sur son compte individuel. En cas de faillite, le Fonds de garantie calculera que vous possédiez 120.000 € et la moitié du compte commun. En tout, cela revient à 155.000 €. Vous sacrifiez donc 55.000 €. Votre conjoint récupérerait de son côté les 35.000 € restant du compte commun. Par contre, si l’ensemble des avoirs avaient été mieux répartis, vous auriez pu récupérer la totalité des 190.000 €, soit 95.000 € par conjoint. La preuve que ça vaut la peine d’étayer une stratégie pour éviter ces “pièges”.

En voici un autre: la protection ne vaut pas par compte ni par banque, mais par marque bancaire. Si vous avez un compte chez BNP Paribas Fortis, un autre chez Hello Bank! et un dernier chez Fintro, 100.000 € sont protégés pour les trois. Par contre, si vous avez un compte chez BNP et un autre chez ING, vous protégez 200.000 €. “Le meilleur conseil est de ne jamais garder plus de 100.000 € par marque bancaire. La diversification est la clé”, commente le professeur Mickael Petitjean.

Conséquences indirectes

Cela étant dit, il pourrait y avoir des impacts indirects. Dans le cas où une petite banque fait faillite, les clients récupèrent effectivement leurs 100.000€ et les conséquences sont quasi inexistantes. Par contre, pour l'une des Big Four - Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC, c'est une autre histoire. L'Etat ne la laisserait a priori pas tomber et lancerait un plan de sauvetage. Un plan qui coûte très cher... aux contribuables. Les citoyens récupéreraient leurs 100.000€, certes, mais paieraient aussi indirectement les dégâts.

Mais pas de panique : il serait peu probable que cela se produise. On a consulté les rapports annuels de risques pour les quatre grandes banques et, en effet, aucun danger majeur ne saute aux yeux. “On ne devrait donc pas voir venir une déroute éventuelle… En Belgique, la culture bancaire est orientée vers la solidité au prix parfois d’une moindre rentabilité. L’activité des autorités de contrôle, de supervision et de surveillance est très forte”, rassure Georges Hübner, le professeur de finance de l’ULiège. “Pour autant, le système n’est probablement pas parfait, mais on peut dire que le nombre de filets de sécurité est historique. Les clients n’ont jamais été autant protégés. À titre individuel, il est tout de même toujours conseillé de faire preuve de prudence.

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