
Éclairage public éteint en Wallonie: quel bilan après cinq mois? Les communes veulent-elles prolonger?

Le 1er novembre 2022, 164 des 197 communes wallonnes liées à ORES éteignaient simultanément leur éclairage public entre minuit et 5h00 du matin. Le but était de réduire la consommation d'électricité en ces temps d'inflation. Depuis, le prix de l'électricité a cessé de croître et l'hiver est passé, ce qui augure des jours meilleurs. Cela tombe bien: ce plan d'économie doit prendre fin ce vendredi 31 mars 2023. Oui, mais est-ce qu'il faut pour autant arrêter de suivre ces nouvelles habitudes de sobriété énergétique? Certaines localités se posent sérieusement la question, alors qu'ORES a fait les comptes. Selon ses dernières estimations communiquées à l'Avenir, l'extinction des lumières aurait permis de faire une économie de 6 à 9 millions d'euros. Le gestionnaire du réseau électrique propose donc une prolongation de la mesure, avec trois scénarios possibles.
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L'extinction générale
La première option sur la table, c'est l'"extinction générale", à savoir continuer tout simplement à éteindre l'éclairage public entre minuit et cinq heures du matin. "Cette option engendre une économie de consommation de 4% à 40% en fonction de la commune", précise-t-il.
Plus concrètement, certaines communes ont fait les comptes, question de savoir ce que cette mesure rapporte financièrement parlant. C'est le cas de Jemeppe-sur-Sambre qui déclare à RTL Info que cela a permis en cinq mois d'économiser 79.000 euros. Une somme non négligeable pour cette petite localité. Pour la bourgmestre, la décision est prise: la mesure sera prolongée, surtout que le bilan en termes sécuritaires est là aussi positif. "Je peux comprendre que ça crée un sentiment d’insécurité. Cependant, j’ai interrogé la police avant de prendre cette décision. Il s’avère qu’il n’y a pas plus de faits dans notre commune, durant les cinq mois qui viennent de passer par rapport à une autre période", constate-elle.
La RTBF fait savoir que plusieurs autres communes feront de même: Ciney, Namur ou encore dans une bonne partie du Brabant wallon, comme à Beauvechain qui n'a pas constaté plus d'accidents ou de vols depuis novembre. Idem à Nivelles selon la DH, mais aussi à Dalhem au moins jusqu'en juin et à Welkenraedt jusque début 2024 au minimum, ajoute Sudpresse.
L'extinction limitée
L'autre option proposée par ORES, c'est l'"extinction limitée". En clair, l'éclairage public resterait éteint de minuit à cinq heures du matin, mais seulement cinq nuits sur sept. Les communes auraient alors le choix de rallumer soit le vendredi et le samedi, soit le samedi et le dimanche. À cela s'ajouteraient les jours fériés, où là aussi l'éclairage serait opérationnel toute la nuit, du coucher au lever du soleil. "Cette option engendre une économie de consommation de 3% à 30% en fonction de la commune", affirme ORES.
C'est ce scénario qui a été opté par les bourgmestres de la région du Centre du Hainaut, qui ont pesé le pour et le contre de l'absence d'éclairage. La RTBF fait savoir qu'en un peu plus de 4 mois, sur 10 des 12 communes de la zone, une économie totale de 850.000 euros a pu être réalisée. À Seneffe par exemple, la commune a économisé 99.000 euros ces cinq derniers mois, ce qui est assez considérable pour que les autorités envisagent une prolongation de la mesure.
Dans cette dernière localité, l'administration communale constate aussi que paradoxalement, ces derniers temps, il y a eu moins de vols qu'en période normale (23 en 2022-2023 contre 30 en 2019-2020), lorsque l'éclairage public est allumé. Certes, il y a eu un peu plus d'accidents de la route (10 contre 6 avant) mais comme le dit le bourgmestre à Sudpresse, 'il est difficile de dire si cela est dû au manque d'éclairage". En guise de réponse à ceux qui craignaient une montée de l'insécurité, il affirme qu'"en tant que gestionnaires communaux, nous devons nous baser sur des faits, et non des ressentis liés aux vécus des personnes", dit-il.
Mais en même temps, le bourgmestre rappelle qu'avec l'arrivée des beaux jours, les habitants auront plus tendance à vouloir sortir en pleine nuit. Pour permettre la tenue d'activités nocturnes, l'éclairage sera donc rallumé mais partiellement, selon le plan intermédiaire du gestionnaire d'électricité.
Parmi les autres communes qui opteront pour l'"extinction limitée", on trouve Ittre, Tubize, Arlon et Hamois, précise la RTBF. Pareil à Vielsam et dans la zone des Hauts-Pays, fait savoir la DH, ou encore à Sombreffe, ajoute Sudpresse.
L'allumage conventionnel
Enfin, le dernier scénario d'ORES, c'est l'"allumage conventionnel". Ici, l'éclairage public serait rallumé tous les jours du coucher au lever du soleil. En d'autres mots, c'est un retour à la normale d'avant-novembre 2022.
Quelles communes feront ce choix? La majorité des communes n'ont pour l'instant pas encore répondu à ORES et il est encore difficile si celles-ci seront nombreuses ou pas à opter pour ce scénario. Elles devraient se positionner d'ici la fin de la semaine ou début de semaine prochaine.