
La ville d'Europe où l'on consomme le plus de cocaïne est... belge

Anvers perdue dans la cocaïne, jusque dans ses eaux de toilette. L'agence européenne des drogues (AED) et le groupe SCORE viennent de publier leur dernière étude sur l'analyse des eaux usées, et les résultats interpellent. Comme chaque année depuis 10 ans, l'échantillonnage sélectionné est colossal. Les analyses réalisées dans 104 villes européennes établies dans 21 pays, englobent finalement les eaux usées de plus de 54 millions de personnes.
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Un instantané fiable et représentatif
L'ambition : déceler la teneur de ces eaux en cocaïne, amphétamines, méthamphétamine, héroïne, ecstasy et kétamine. Alexis Goosdeel, directeur de l'AED confie : "Les échantillons d'eaux usées peuvent raconter des histoires révélatrices sur la vie d'une communauté et peuvent fournir une alerte précoce des menaces émergentes pour la santé. Les résultats d'aujourd'hui brossent le tableau d'un problème de drogue à la fois répandu et complexe, avec les six substances détectées dans presque tous les endroits. Désormais une science établie, la surveillance des eaux usées nous permet de mieux comprendre la dynamique de l'utilisation et de l'approvisionnement en drogues. Nous sommes également encouragés par son potentiel croissant pour cibler et évaluer les réponses de santé publique localisées et les initiatives politiques".
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Depuis 2018, la présence de traces de cocaïne ne cesse de croître chez nous. La Belgique est d'ailleurs, avec les Pays-Bas, le pays où cette drogue est la plus présente dans les eaux usées. En moyenne 2.381 milligrammes sont détectés par jour pour 1.000 personnes à Anvers. Il s'agit tout simplement de la ville la plus concernée parmi toutes celles étudiées. Pour comprendre l'ampleur du problème, il suffit de comparer aux villes occupant les deuxième et troisième places. Tarragona, en Espagne, compte 1.610 mg/p/j. Pour Amsterdam, c'est moitié moins qu'à Anvers avec 1.142 mg/p/j.
Une plaque tournante qui consomme
Anvers confirme sa position de plaque tournante dans le trafic de cocaïne avec son port servant de lieu de débarcation pour la marchandise. Mais ici, l'analyse recense bel et bien les produits consommés et non pas la marchandise jetée par certains trafiquants dans les toilettes.
La consommation de cocaïne est constatée dans de nombreuses grandes villes comme Bruxelles (+28%) ou encore Amsterdam (+29%). Une problématique que les autorités belges ont décidé de prendre à bras-le-corps en renforçant drastiquement les effectifs et les procédures de contrôle au niveau du port d'Anvers.