Météo: le printemps 2023 sera-t-il torride? Voici les tendances saisonnières

Les prévisions saisonnières permettent désormais d'imaginer la météo du printemps prochain, avec la prudence nécessaire pour les interpréter.

Thermomètre en Allemagne
Un thermomètre dans une piscine en Allemagne, le 27 juin 2019 ©BelgaImage

Après une année 2022 globalement chaude et sèche, doit-on s'attendre à ce que 2023 soit assez similaire? Cette perspective inquiète de plus en plus les autorités qui craignent de voir le niveau des nappes phréatiques baisser. La région wallonne déclare que ceux-ci sont déjà "très bas pour la saison" et estime que "les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour la restauration des réserves aquifères avant l'été prochain". Or justement, les prévisions saisonnières qui servent de référence en Belgique, à savoir ceux de Météo-France et du service européen ECMWF, ont été mis-à-jour pour prévoir ce qui pourrait nous arriver le printemps prochain. Des hypothèses à prendre avec des pincettes mais qui donnent une idée sur ce qui nous attendrait au cours des prochains mois.

Un thermomètre dans le rouge?

Sur le plan des températures, du côté de Météo-France, c'est le scénario "chaud" qui devrait l'emporter d'ici le mois de mai, avec une probabilité de 50% (contre 25% pour le scénario "normal" et 25% pour le scénario "froid"'). Ce constat vaut pour tout l'Hexagone mais aussi, plus généralement, pour l'Europe dans sa globalité, "avec une probabilité plus forte sur le sud-est du continent".

Le ECMWF confirme et donne des informations encore plus précises, cartes à l'appui. Que ce soit en avril, mai ou juin, la Grèce, Chypre et la Turquie apparaissent en effet en rouge, c'est-à-dire la couleur traduisant le plus gros écart de température possible par rapport à la normale, avec une hausse très marquée. En Europe de l'Ouest, on se trouve aussi dans une zone "chaude", mais de façon plus contrastée. En avril, la Belgique devrait ainsi être légèrement au-dessus de la normale.

Prévisions d'anomalies de températures de l'ECMWF pour le mois d'avril 2023 ©ECMWF

Par contre, par la suite, une zone extrêmement chaude, centrée sur la côte Atlantique et similaire à celle d'Europe du Sud-Est, devrait faire son apparition. La Belgique ne devrait pas se retrouver en première ligne mais elle ressentirait malgré tout une augmentation sensible de la chaleur. Sur le continent, seuls les pays baltes, la Finlande, l'Ukraine et la Russie devraient rester dans les normales de saison, ainsi que la région portugaise de l'Algarve. Tout le reste de l'Europe devrait avoir plus chaud que d'habitude.

Prévisions d'anomalies de températures de l'ECMWF pour le mois de juin 2023 ©ECMWF

Une pluviométrie assez normale a priori

Si on peut donc s'attendre à un printemps chaud, le ton est assez différent pour les précipitations. Selon Météo-France, aucun scénario ne se dégage sur ce plan afin de savoir s'il pleuvra plus ou moins que le normale. Cela vaut pour toute l'Europe et de manière encore plus prégnante pour les territoires proches de la France. "Il est à noter que même en l’absence de scénario privilégié à l’échelle du trimestre, des épisodes ponctuels avec une pluviométrie pouvant être importante restent possibles", précise le service français.

Même bilan pour l'ECMWF. Durant tout le printemps, la Belgique se trouve dans la zone proche des normales, si ce n'est peut-être en juin avec un léger déficit de pluie. Ce constat vaut ici aussi pour l'ensemble du continent à quelques nuances près. Il pourrait y avoir un petit excédent de précipitations du côté de l'Italie, tandis que les zones proches de la mer Baltique manqueraient un peu d'eau.

Prévisions d'anomalies de précipitations de l'ECMWF pour le mois de juin 2023 ©ECMWF

Un début d'été très chaud?

A priori, le scénario du pire, à savoir d'un temps à la fois très sec et chaud, pourrait donc être écarté pour le printemps 2023, malgré des températures assez élevées. Mais est-ce que cela suffira à remplir assez les nappes phréatiques? Rien n'est moins sûr. Car même s'il pleut à des niveaux proches de la normale, l'évaporation pourrait être assez importante en cas de forte chaleur, ce qui pourrait limiter l'apport à des nappes déjà fragilisées. Il reste donc difficile de prévoir ce qu'il en sera réellement.

À noter enfin que seul l'ECMWF se risque déjà à des prévisions pour le mois de juillet 2023, qui sont donc particulièrement incertaines vu le temps qui nous sépare de cette date. Le service européen imagine toutefois un scénario qui se placerait dans la continuité des mois précédents. Les précipitations seraient plutôt proches de la normale pour plus ou moins toute l'Europe, si ce n'est cet excédent prévu pour l'Italie. Par contre, du côté des températures, la chaleur pourrait encore s'accentuer dans toute l'Europe, y compris en Belgique. Seule l'Algarve et une partie de la Russie échapperait à une chaleur potentiellement étouffante par endroits, ce qui n'augurerait rien de bon pour les risques de sécheresse.

Prévisions d'anomalies de températures de l'ECMWF pour le mois de juillet 2023 ©ECMWF

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