Crise de l'accueil : des milliers de places supplémentaires doivent être créées

Vers la fin de crise de l'accueil en Belgique ? Une série de mesures ont été prise cette nuit par les ministres réunis en Kern.

Crise de l'accueil : des milliers de places supplémentaires doivent être créées
©Belgaimage

Le gouvernement réuni en comité restreint a bouclé jeudi peu avant 1h ses discussions sur la crise de l'accueil des demandeurs d'asile et des réformes en lien avec ce thème, a-t-on appris à plusieurs sources. Une conférence de presse aura lieu à 10h.

"Accord migration bouclé! Un pas important vers une politique de migration contrôlée et juste", a lancé la secrétaire d'Etat à l'Asile, Nicole de Moor, sur Twitter. Un mandat est donné à Mme de Moor de créer 2.000 places supplémentaires structurelles. Quelque 2.000 places seront par ailleurs libérées. Ces nouvelles places doivent éviter des situations comme celles vécues dernièrement rue des Palais et devant le Petit Château à Bruxelles.

Plusieurs mesures

Différentes mesures sont citées, comme l'augmentation des subsides et l'amélioration des Initiatives Locales d'Accueil (ILA), la sortie de 1.500 personnes en "long séjour" du réseau d'accueil, la création d'un village d'unités de logement (soit des "conteneurs" pouvant abriter environ 700 personnes) avec l'aide de crédits européens et la prolongation de la convention avec la Région bruxelloise, a indiqué une source gouvernementale. Le dispositif sera soumis à une évaluation régulière, avec "l'objectif que tous les demandeurs puissent voir leur droit à l'accueil respecté avant l'hiver 23-24", précisait cette même source. Des mesures visent aussi la procédure d'asile. Un avis négatif signifiera dorénavant directement la fin de l'accueil et limitera l'impact que peut avoir actuellement l'accumulation de recours en justice sur la saturation des centres.

Un meilleur suivi des retours sera exécuté via l'introduction d'un "devoir de coopération", davantage d'escortes seront organisée au sein de l'Office des étrangers et ce, avec l'appui d'officiers de police, la directive de Dublin sera appliquée de façon plus stricte pour favoriser le retour d'un demandeur vers l'Etat membre par lequel il est arrivé dans l'UE.  Plusieurs mesures seront prises en matière de regroupement familial, dont, par exemple, une procédure en vue d'évaluer la prise en charge effective des enfants. Le regroupement familial avec des enfants belges sera possible pour le parent qui s'occupe effectivement de l'enfant au quotidien. A côté des mesures accueil, quatre textes ont été adoptés en première lecture.

Un élargissement des conditions d'accueil

Ils prévoient un nouveau droit de séjour pour les apatrides et des droits au regroupement familial similaires à ceux des réfugiés, un nouveau droit de séjour pour les parents d'enfants reconnus réfugiés (par exemple des filles risquant des mutilations génitales), l'amélioration de la protection des femmes migrantes victimes de violence conjugale (protection contre la perte de séjour), l'inscription dans la loi du caractère public des rapports de l'organe de contrôle des expulsions forcées et enfin, pour bétonner un acquis de l'accord de gouvernement, l'inscription dans la loi de l'interdiction de l'enfermement d'enfants dans des centres fermés.

Aucune régularisation de demandeur d'asile n'est prévue dans l'accord. Cette question avait suscité de vives tensions au sein de la Vivaldi durant l'été 2021. La crise de l'accueil a valu à l'Etat belge plusieurs milliers de condamnations en justice assorties d'astreintes. Dans la majorité, Ecolo s'est réjoui des nouvelles mesures. "Après le relogement des occupants du village de tentes en face du Petit Château, nous disposons enfin de perspectives claires en matière de rétablissement de l'Etat de droit. Nous veillerons à ce qu'elles soient effectivement concrétisées", a souligné le vice-Premier ministre Georges Gilkinet. "Et nous nous réjouissons des autres avancées obtenues en matière de protection des candidats à l'asile, notamment les femmes victimes de violence conjugale ou de mutilation génitale, les apatrides et les enfants. On n'enferme pas un enfant. Ce sera désormais inscrit dans la loi".

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