
Crise de l'asile: Molenbeek prend en charge les 168 demandeurs d'asile qui dormaient sur un pont

Les services communaux de Molenbeek-Saint-Jean ont pris en charge 168 personnes lors de l'évacuation par bus, mardi et mercredi, du campement de fortune installé en bordure du canal, quai des Charbonnages, a indiqué mercredi la bourgmestre Catherine Moureaux dans un bilan de l'opération.
Sur ces 168 personnes, toutes demandeuses d'asile, 141 étaient présentes sur le campement durant ces deux jours et ont bénéficié d'un contrôle médical avant d'être réorientées vers des structures d'accueil. Pour les 27 restantes, précise la bourgmestre, il s'agit de personnes qui n'étaient pas aux abords du canal lors de l'évacuation mais dont des avocats ont attesté auprès de la commune qu'elles logeaient régulièrement dans le camp. Celles-ci ont été invitées par l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile (Fedasil) à rejoindre un centre d'accueil dès la semaine prochaine. Mme Moureaux n'était pas en mesure d'indiquer où vivait cette petite trentaine dans l'intermède.
56 pathologies recensées
L'ensemble des exilés évacués ont bénéficié d'un check-up médical, effectué par quatre médecins. Au total, 56 pathologies différentes ont été découvertes parmi ce public particulièrement précaire, dont 12 sévères. Trois personnes souffraient notamment de tuberculose. Par contre, aucun cas de diphtérie n'a été recensé, a remarqué la maïeure, médecin de formation. Parmi les autres affections, la gale, des problèmes dermatologiques, ORL ou pneumologiques non-urgents ont été détectés, ainsi que des troubles du sommeil ou encore des caries.
Alors que la prise en charge médicale constitue un des seuls droits inconditionnels garantis, "je dois dire que notre service de santé au service des personnes (exilées) fonctionne assez bien: celles qui ont des problèmes de santé ont régulièrement consulté", relève la bourgmestre.
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L'opération a mobilisé une centaine de personnes au total: des fonctionnaires de la commune et de la Région bruxelloise, de la police, de la Stib, de Fedasil, du centre sportif molenbeekois mis à disposition et du personnel médical.
"La vocation de ce dispositif était de reloger avec dignité les personnes qui étaient sur le pont cette semaine. C'est la fin de l'opération", a conclu Catherine Moureaux, qui n'envisage pas de "rallonges". "Il faut rétablir la sécurité" sur le pont et ses alentours. "Nous avons donné la chance à tous ceux qui étaient sur le pont de rejoindre des structures d'accueil", souligne-t-elle.