Manque de moyens: la CSC va organiser une bourse aux vêtements pour les jeunes policiers

Le syndicat veut sensibiliser les jeunes recrues à leurs futures conditions de travail.

manifestation policiers
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La CSC organisera mardi une bourse aux vêtements à destination des aspirants policiers dans les académies de Bruxelles, Namur et Jurbise pour sensibiliser les jeunes recrues à leurs futures conditions de travail, alors que les académies sont confrontées à un manque de matériel, a indiqué mercredi le syndicat chrétien. Cette nouvelle action s'inscrit dans la série de mobilisations policières pour une revalorisation salariale et le maintien d'un dispositif spécifique de fin de carrière.

"Dès leur entrée à l'académie, les aspirants sont déjà confrontés à des difficultés. La police intégrée leur vend de beaux jours, une belle carrière. Dans les faits, il manque des pièces d'équipement, comme des pantalons", explique Anthony Turra, secrétaire permanent du groupe police à la CSC.

"Il manque 5.800 policiers en Belgique et quand des nouveaux s'engagent, certains reçoivent leur pull (d'uniforme, NDLR), d'autres non. On avance des 'erreurs humaines'" pour expliquer ce défaut d'équipement, "mais il semble plutôt qu'il s'agisse d'un problème de stock", abonde Michael Labiouse, délégué permanent pour le Brabant Wallon et Namur.

"Les collègues vont donc faire don de leur réserve personnelle pour fournir les aspirants", dans l'attente d'une "solution structurelle", poursuit-il. "Si l'on veut une véritable politique de recrutement, il faut s'en donner les moyens", ajoute le délégué, à l'adresse de la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden.

La revalorisation salariale pose questions

À Namur, l'action se déroulera sur le temps de midi pour ne pas perturber les cours, précise M. Labiouse. Cette bourse aux vêtements s'accompagnera d'une distribution de tracts aux nouvelles recrues. "Les jeunes ne sont pas toujours conscients ou informés des actions que l'on mène actuellement pour leur futur", poursuit M. Turra.

De manière plus générale, les syndicats policiers dénoncent le non-respect par le gouvernement fédéral des accords conclus sur la revalorisation salariale de la fonction, ainsi que l'extinction progressive du dispositif de fin de carrière (NAPAP). Les services de police bénéficient en effet d'un régime préférentiel concernant les fins de carrière avec une possibilité de non-activité à partir de 58 ans. Toutefois, le gouvernement prévoit la fin de cet aménagement d'ici 2030-2032.

"Il ne faut pas être savant pour comprendre que cela risque d'être compliqué sur le terrain pour les policiers après 60 ans", commente Anthony Turra.
Quant à la revalorisation salariale promise de 1.000 euros bruts par policier, la coalition fédérale a décidé de la déployer en trois temps: 45% octroyés en octobre 2023, 45% en octobre 2024 et 10% en octobre 2025. "Cette troisième phase devrait donc entrer en vigueur après la fin de la législature. Le gouvernement s'engage dans un avenir sur lequel il n'aura peut-être pas de prise, en fonction du résultat des élections", pointe le syndicaliste.

"Nous n'avons aucun signe d'ouverture de la part d'Annelies Verlinden ou (du ministre de la Justice, NDLR) Vincent Van Quickenborne pour une reprise des discussions", déplore le secrétaire permanent, en précisant que la CSC est "déterminée à maintenir des actions jusqu'au prochain conclave budgétaire" du printemps.

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