
Tensions sociales chez Ryanair : les négociations se poursuivent dans la discrétion

Les discussions entre la direction de Ryanair et les syndicats représentant le personnel de la compagnie basé en Belgique se poursuivent dans la discrétion, a-t-on appris dimanche auprès du syndicat chrétien CNE.
Depuis des mois, les négociations d'une nouvelle convention collective de travail concernant les stewards et hôtesses basés aux aéroports de Zaventem (Brussels Airport) et de Charleroi (BSCA) étaient au point mort. Le personnel dénonçait l'attitude du transporteur irlandais, qui refuse toujours de garantir le salaire minimum légal en Belgique. Cette situation avait déjà conduit à l'organisation de grèves de la part du personnel de cabine mais aussi des pilotes au début de l'été dernier. De nouveaux arrêts de travail des stewards et hôtesses avaient eu lieu lors du week-end du Nouvel An et le suivant.
Début janvier, les syndicats avaient donné à la direction de la compagnie jusqu'à la fin du mois passé pour présenter une proposition satisfaisante. Si ce n'est pas le cas, ils organiseront deux jours de grève chaque mois jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée, avaient-ils menacé.
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Mardi - et après onze jours cumulés de grève, soulignait-on à la CNE -, on avait appris que le transporteur irlandais avait finalement déposé sur la table des négociations une proposition concernant le personnel de cabine de la compagnie basé en Belgique.
Depuis lors, le syndicat chrétien entend donner toute sa chance à la négociation, qui doit se faire dans la discrétion et la sérénité, insiste son secrétaire permanent Didier Lebbe, rappelant que le personnel sera le premier informé de l'issue des débats.
Une nouvelle rencontre avec Ryanair a eu lieu vendredi et les discussions se poursuivent. Plusieurs dossiers semblent y être entremêlés: le sort du personnel de cabine et celui des pilotes à Charleroi mais aussi les négociations dans le cadre de la loi Renault concernant le personnel qui était basé à Brussels Airport. La compagnie à bas coûts a en effet décidé récemment d'y fermer définitivement sa base, avec un impact pour 44 travailleurs de cabine et quinze pilotes, justifiant sa décision par la hausse des taxes aéroportuaires de 11% à partir d'avril.
"Il y a des négociations. On espère vraiment un résultat le plus vite possible. Mais nous avons vraiment besoin d'un peu de temps pour résoudre tous ces dossiers dans l'intérêt des travailleurs et des passagers", souligne Didier Lebbe, espérant que cela ne prendra toutefois pas trop de temps.
Le personnel reste cependant mobilisé, prévient-il, demandant de la sérénité dans les discussions. "Sinon, je crois qu'on va encore avoir des problèmes dans le ciel. Si les négociations échouent, nous aviserons. La balle est dans le camp de Ryanair", conclut le secrétaire permanent.