Décès de Sourour dans un commissariat bruxellois : la thèse du suicide de moins en moins crédible

La justice continue d’enquêter et tente de lever les zones d’ombre de l’affaire Sourour Abouda.

© RTBF

Le 12 janvier dernier, on apprenait le décès de Sourour Abouda en cellule de dégrisement du commissariat de police de la rue Royale à Bruxelles. Pour rappel, elle s’est retrouvée dans la voiture d’un couple qui était sur le point de partir en vacances. Elle tenait des propos incohérents. Le couple de vacanciers a alors contacté les forces de l’ordre. Sourour était interpellée aux alentours de 5H50 et est décédée vers 8H30.

Un témoin oculaire raconte à la RTBF son interpellation à la police : “J’ai vu deux camionnettes de police et cinq policiers. Ils ont réussi à la faire sortir de la voiture et ils l’ont menottée. Elle avait l’air désorientée mais n’a opposé aucune résistance. Je n’ai pas trouvé que les policiers étaient agressifs lorsqu’ils lui ont passé les menottes. Elle non plus ne l’était pas. Après, elle a été embarquée dans l’une des deux camionnettes. Ils sont restés encore sur place plus de 15 minutes avant de démarrer”, confie-t-il à nos confrères.

La police se lance alors dans un rapport dans lequel ils précisent que Sourour ne semblait pas en état d’ébriété. Comme le veut la procédure, la police a alors déterminé s’il y avait besoin ou non de faire appel à un médecin ou de se rendre à l’hôpital pour prendre en charge Sourour. Ce ne sera donc pas le cas pour Sourour, qui est placée dans une cellule sous surveillance, filmée en permanence par une caméra. Elle reçoit une couverture et une bouteille d’eau.

Une heure entre le décès et la réaction des policiers

La RTBF nous informe qu’il s'est passé plus d’une heure entre le décès de Sourour et le moment où un policier l’a prise en charge. “Plus d’une heure c’est long”, confie cette source. “L’enquête va devoir déterminer pourquoi il a fallu autant de temps avant qu’un policier n’intervienne et prête secours à la victime”.

La thèse du suicide par strangulation est donc de plus en plus écartée par les autorités. Pour Selma Benkhelifa, l’avocate de la famille, la thèse du suicide est presque "complètement abandonnée". "La communication qui a été faite à la famille ne semble en tout cas pas du tout correspondre à la réalité”.

Le parquet de Bruxelles n’a pas voulu faire de commentaires sur les nouveaux éléments de l’enquête.

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