
«À quoi correspond le 21 juillet ?» Jacqueline Galant mise en difficulté en interview au sujet d’un examen de nationalité

Faut-il faire passer un test de citoyenneté aux personnes qui désirent obtenir la nationalité belge ? Pour rappel, il existe une série de critères pour, en tant qu’étranger, obtenir la nationalité belge, comme par exemple apporter la preuve de sa connaissance d’une des trois langues nationales. À ces conditions, le CD&V veut désormais ajouter un «examen de nationalité» (voir plus bas). Objectif : démontrer que les candidats connaissent suffisamment notre pays pour obtenir celle-ci.
Par le passé, Jacqueline Galant s’était montrée favorable à l’idée. Invitée vendredi sur Bel RTL, la députée libérale et bourgmestre de Jurbise est revenue sur le sujet. En fin d’entretien, l’ancienne ministre fédérale de la Mobilité a rencontré quelques difficultés pour répondre à l’une des questions d’Antonio Solimando, portant justement sur l’histoire de la Belgique.
«Est-ce qu’on demande par exemple aux Belges quel est le chef-lieu de la province de Brabant flamand ou à quoi correspond le 21 juillet. Est-ce qu’on n’est pas en train de demander aux étrangers d’être plus belge que les Belges eux-mêmes ?», lui demande le journaliste. «Je trouve que quand on vient s’installer dans un pays, on doit connaître sa culture, son histoire, rétorque alors Jacqueline Galant. Donc c’est tout à fait normal. Mais nous ici, Belges, nous avons notre éducation, notre enseignement, qui nous permet justement d’avoir toutes ces connaissances. Donc c’est normal qu’une personne qui vienne de l’étranger, pour s’intégrer, qu’elle connaisse notre histoire, nos valeurs… »
Prestation de serment de Léopold Ier
Antonio Solimando rappelle alors cette anecdote d’Yves Leterme qui avait entonné la Marseillaise au lieu de la Brabançonne, en 2007. Comme Jacqueline Galant estime que c’est «un très mauvais exemple», le journaliste lui demande ensuite si elle savait à quoi correspondait la date du 21 juillet en Belgique.
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Relancée sur la signification de cette date importante pour la Belgique, la députée wallonne semble alors en difficulté : «Non mais je vous réponds par rapport à la commission des naturalisations, où j'ai été présidente. C'était vraiment une commission ou j'ai vu passer des choses inadmissibles. Des gens venaient en Belgique, demandaient la naturalisation, obtenaient la naturalisation, et ne savaient aucune de nos trois langues nationales alors qu'ils étaient sur notre territoire, parfois depuis de très longues années».
Avant de finalement répondre que le 21 juillet, jour de fête nationale, correspond à «l’indépendance de la Belgique ». Hélas pour elle, l’indépendance de la Belgique a été proclamée le 4 octobre 1830. Le 21 juillet 1831 est la date de la prestation de serment de Léopold Ier, qui jure fidélité à la Constitution. Preuve que personne, même une ancienne ministre fédérale, n’est irréprochable à propos de ses connaissances sur l’histoire de notre pays…
Connaissances sur « l’Atomium »
Après la N-VA, qui planchait en 2017 sur un examen de nationalité, le CD&V a repris l’idée. Le député Franky Demon (CD&V)a déposé une proposition de loi, a souligné que les Pays-Bas, la France et l’Allemagne ont également des examens similaires. Il a confirmé que «ce test évaluera la connaissance de nos coutumes, de nos habitudes et de notre langue. Un test qui, en fin de compte, montre que quelqu’un a fait un effort suffisant pour s’intégrer dans notre communauté».
Néanmoins, le parti flamand ne veut pas d’un test ardu : «Mais les demandeurs devraient pouvoir démontrer par ce test qu’ils ont les connaissances nécessaires sur notre pays, par exemple sur l’Atomium», a affirmé Franky Demon. Dans sa proposition, ce sont les différentes communautés qui détermineront le contenu exact de l’examen de nationalité, «permettant ainsi à la Flandre, par exemple, d’accorder le contenu de l’examen avec les cours d’intégration qu’elle propose».