
Investiture de Joe Biden : mode d’emploi d’une cérémonie bousculée

Un peu à l’image de l’Amérique, l’« Inauguration day » tient à la fois du cérémonial, du rituel, du spectacle et de la fête. Du moins, traditionnellement. Mais cette année, le programme de la cérémonie d’investiture du président des États-Unis - la 59ème de l’histoire - aura été quelque peu modifié. La faute à une pandémie mondiale, qui a déjà fait plus de 400 000 morts dans le pays. La faute aussi, à l’ombre d’un président sortant, Donald Trump, et aux menaces d’actions des plus excités de ses partisans, quinze jours après l’envahissement du Capitole.
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Voilà pourquoi depuis près d’une semaine, Washington a des allures de camp retranché. Près de 25.000 militaires de la garde nationale y sont mobilisés ; les axes routiers sont barrés ; la ville, quadrillée par les agents du Secret Service, du FBI et de la police. Et le Comité d’investiture de Joe Biden a exhorté les Américains à « rester à la maison » et à « limiter les rassemblements » durant toute la journée.
Midi, la main sur la Bible
Si le contexte sanitaire et sécuritaire aura donc joué les trouble-fêtes, les grandes étapes de l’investiture seront tout de même respectées. À commencer par la prestation de serment, dont la date et l’heure sont fixées par l’article premier du 20ème amendement à la Constitution. Celui-ci veut que « les mandats du président et du vice-président prennent fin à midi le 20 janvier ». Tous les quatre ans, la cérémonie se déroule sur les marches du Capitole, côté ouest, face aux pelouses du National Mall. Habituellement, des centaines de milliers de spectateurs sont conviés à l’événement.
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Ce mercredi, le Mall sera fermé ; un champ de près de 200 000 drapeaux remplacera le public empêché. 200 personnes seront présentes, parmi lesquelles les anciens présidents et premières dames Clinton, Bush et Obama, ainsi que Mike Pence, le vice-président sortant.
Sous les coups de 12 heures (18 heures en Belgique), Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment, la main sur la Bible, comme le veut la tradition. Le 46ème président des États-Unis fera ensuite son discours inaugural, une allocation dans lequel il doit affirmer sa vision pour « battre la pandémie, mieux reconstruire et unifier et guérir la nation », selon le Comité d’investiture. Contrairement à 2017, où Donald Trump n’avait pu compter que sur des seconds couteaux, l’hymne national sera chanté par la star de la pop Lady Gaga. Le « show » sera également assuré par Jennifer Lopez et par l’artiste country Garth Brooks. Retransmise par les principales chaines belges et étrangères, la cérémonie sera également en direct sur Youtube.
Place au virtuel
De l’autre côté du Capitole, Joe Biden et Kamala Harris effectueront ensuite une revue de troupes, avant de déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu. Ensuite, direction la Maison Blanche, mais sans parade et sans la foule, qui vient habituellement saluer le président sur Pennsylvania avenue. À la place, une « parade virtuelle » est prévue.
La journée ne se clôturera pas non plus par les traditionnels bals et concerts de l’ « Inauguration Day ». Une émission de 90 minutes intitulée « Celebrating America » les remplacera, et sera présentée par l’acteur Tom Hanks. Les Foo Fighters, John Legend, Demi Lovato, Bruce Springsteen et Justin Timberlake seront, entre autres, de la partie.
Une grande absence
Début janvier déjà, il avait prévenu : « A tous ceux qui ont demandé, je n’assisterai pas à la cérémonie d’investiture le 20 janvier ». Pour la première fois depuis 1869 et la fin du mandat de Andrew Johnson, un président sortant n’assistera pas à l’investiture de son successeur.
Un dernier voyage à bord d’Air Force One et voilà : Donald Trump devrait selon toute probabilité gagner mercredi la Floride et se retirer dans sa résidence de Mar-a-Lago. Qu’il y reste une bonne fois pour toutes, ajouteraient certains.