Quand le Covid-19 vire au cauchemar

Le coronavirus est un cauchemar. Littéralement. De jour comme de nuit, la pandémie hante nos pensées et bouleverse notre santé mentale. C’est ce qui ressort en tout cas d’une étude finlandaise qui a voulu se pencher sur l’impact de la crise sanitaire actuelle sur notre sommeil. Pour ce faire, les chercheurs ont interrogé 4.275 volontaires lors de la sixième semaine de confinement du pays. Sans surprise, plus de la moitié des participants ont signalé une augmentation de leur niveau de stress durant cette période. Cela se manifestait notamment par un sommeil agité: 28,6% d’entre eux ont déclaré se réveiller au milieu de la nuit plus souvent qu’avant la pandémie et 26% disent faire plus de cauchemars.
La pandémie, un mauvais rêve
De tous les rêves rapportés au cours de cette étude, plus de la moitié étaient spécifiquement liés au Covid-19, comme le non-respect de la distanciation sociale, la peur de la contamination ou la mise en danger des personnes âgées.
D’autres rêves fréquents concernaient des angoisses classiques, comme le fait de louper son train, perdre un proche ou être atteint d’une maladie, mais cette fois en y ajoutant une résonance à l’actualité, comme le surpeuplement ou les symptômes liés au nouveau coronavirus.
Last night, I had a dream that I got COVID, so at 4am, I got up and ate a Snickers so I could be sure I still had my sense of taste and smell
— jess #BLM (@jessinwithu) October 4, 2020
Last night I had a dream that was clearly in the present day (I was stressing over the location of a clinic for a Covid test) but I went to a social gathering where no one was masked or observing social distancing, does my subconscious think I’m a Republican?
— Laura Lippman (@LauraMLippman) October 4, 2020
Des rêves qui ne sont pas anodins
Pour Dr Anu-Katriina Pesonen, autrice principale de l’étude finlandaise interrogée par Newsweek, nos rêves ne sont pas aussi uniques que nous aimerions le croire. " Nous avons l’habitude de penser que les rêves sont extrêmement privés. Cette étude a montré que ce n’était peut-être pas le cas. Là où l’environnement nous pose des défis similaires, ils sont transportés dans des rêves sous une forme assez semblable ", explique la cheffe du groupe de recherche sur le sommeil et l’esprit à l’Université d’Helsinki, admettant toutefois que son étude est limitée du fait qu’elle se base sur la déclaration des participants, et non sur des indicateurs objectifs.
Cette analyse permet néanmoins de rappeler que " le contenu d’un cauchemar n’est pas totalement aléatoire et peut apporter des éléments de compréhension pour expliquer l’origine d’un stress ou d’un traumatisme ". Rêver de ses peurs, liées à la pandémie ou pas, permettrait ainsi de mieux les affronter. Mais attention, ce phénomène n’est pas non plus à négliger car " des cauchemars répétés et intenses peuvent révéler un stress post-traumatique ", alerte la chercheuse. Nous n’avons pas fini d’en apprendre sur le Covid-19 et son impact sur la santé mentale.