
Faut-il avoir peur du « super contaminateur » ?

La Première ministre Sophie Wilmès l'a rappelé lors du point presse il y a une semaine. Surtout, évitons les événements « super contaminateurs ». Donc, fêtes, concerts, boîtes de nuit, salons ou foires commerciales... Verboten. Car c'est de là que partira la deuxième vague.
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Le « super contaminateur » ? On considère qu'une personne infectée peut contaminer deux ou trois personnes. Mais une récente étude de la London School of Hygiene and Tropical Disease a remis un peu en question cette théorie « statique » en se penchant sur différents foyers de contamination : un concert à Osaka, un dortoir de travailleurs à Singapour, un navire, une prison... Il ressort de cette étude que dans ces cas, 10% des malades seraient responsables de 80% des infections. On passe donc d'un ratio de 1 à 3 à 1 à 8.
Cette étude explique surtout que l'importance de la contamination dépend autant du lieu où la contamination se produit que de la personne contaminatrice. Cette dernière pouvant être d'autant plus difficilement repérable qu'elle ne présente que peu (une légère toux) ou pas de symptômes.
Foyers « super contaminés »
C'est d'ailleurs ce « super contaminateur » qui peut expliquer la résurgence de « clusters », de foyers de recrudescence du coronavirus en Catalogne, dans la région de Lisbonne ou dans le Limbourg. Justement, le Limbourg est un bon exemple. S'y déroule ce mois-ci un camp d'été de l'Ecole royale militaire du côté de Vlasmeer. Des mesures anti-Covid ont bien entendu été prises. Mais elles n'ont pas empêché le virus de se propager. Trois cas ont été recensés. Conséquences : 300 personnes sont actuellement mises en quarantaine. Voici, en temps réels, quels sont les ravages potentiels du « super contaminateur »...
On a déjà pu voir ce « super contaminateur » à l'oeuvre. A chaque fois lors d'événements rassembleurs : une grande messe évangélique à Mulhouse, des manifestations féministes en Espagne, un match de foot en Lombardie... Tous ces événements qui ont eu lieu en février ou mars, avec le résultat qu'on sait.
Un lieu plus qu'une personne
Or, à l'heure du déconfinement, les risques de rassemblements « super contaminateurs » sont bien réels. Apéros urbains, plages ou places publiques bondées, aéroports, trains, avions... Le « super contaminateur » est plus un lieu qu'une personne. D'où l'importance de porter le masque dans les endroits clos (et, comme cela va sans doute être le cas, lors de rassemblements extérieurs). Car l'autre problème du « super contaminateur » est qu'il est difficile à tracer. Et ses personnes de contact encore moins.
L'éventuelle deuxième vague qu'on nous fait craindre dépendra beaucoup de notre capacité à empêcher les « super contaminateurs » avant qu'ils n'agissent bien malgré eux...