
Le Saturday Night des Magritte 2019

Et c’était une putain de bonne idée ! Dès l’intro (avec les guests qu’il fallait : Edouard Baer, Florence Foresti, Antoine De Caunes…, entre autres), il a imprimé le rythme à la soirée. Second degré à la belge, deux vannes à la minute, remettant-tes à la hauteur de son humeur : Adeline Dieudonné, excellente Corinne Masiero, Hyppolite Girardot, Pauline Etienne, Kody, (plus de sulfite dans ton Magritte !…), lauréats qui, tout à coup, trouvaient l’inspiration pour être courts et drôles (mention spéciale à Nicolas Boucart dans son sketch en yaourt pour son court-métrage de fiction). Pas (trop) de temps morts. Le fantôme de Delphine Seyrig pelant ses patates dans Jeanne Dielman de Chantal Ackerman rappelait tout le monde à l’ordre, le sketch " Comment être éligible au Magritte " illustrant la manière dont l’autodérision était de mise dans cette soirée où Vizorek a été jusqu’à traiter notre ministre Alda Gréoli de " green key " de la culture.
En ce qui concerne les prix, si on est heureux de voir Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant recevoir le Magritte du meilleur documentaire, en présence de la juge d’instruction Anne Gruwez qui s’était pourtant vue interdire de prendre la parole sur le sujet par Luc Hennart, son supérieur et président du tribunal de première instance, on ne peut que constater que les votants des Magritte ont, en majorité, récompensé des films qui partaient largement favoris. Pas trop de risques, du coup. Heureux pour les 5 prix pour Nos Batailles de Guillaume Senez, oui. Heureux pour les 4 prix de Girl de Lukas Dhondt, oui. Heureux pour les 3 prix de Laissez bronzer les cadavres de Hélène Catet et Bruno Forzani, oui. Heureux aussi pour l’unique prix (meilleure actrice) pour Tueurs de François Troukens. Rien en revanche pour Mon Ket de François Damiens qui repart bredouille…
En fait, pour une fois, on se dit qu’une soirée pareille, avec autant de décomplexions, et même s’il y eut quelques inévitables petites longueurs, ce n’est vraiment possible qu’en Belgique. Même les Français se sont lâchés comme jamais. Bravo ! Que Lafosse soit avec toi !
Les Prix (dans l’ordre)
Meilleur espoir féminin
Léna Girard Voss pour Nos batailles de Guillaume Senez
Meilleur espoir masculin
Thomas Mustin pour L’échange des princesses de Marc Dugain
Meilleur scénario
Lukas Dhont et Angelo Tijssens pour Girl
Meilleur premier film
Olivier Meys pour Bitter Flowers
Meilleur montage
Julie Brenta pour Nos Batailles de Guillaume Senez
Meilleure image
Manu Dacosse (4ème Magritte) pour Laissez Bronzer les cadavres d’Hélène cattet et Bruno Forzani
Meilleur Costume
Nathalie Leborgne pour Bye Bye Germany de Sam Garbarski
Meilleur Décor
Alina Santos pour Laissez Bronzer les cadavres d’Hélène Cattet et Bruno Forzani
Meilleur court-métrage de fiction
Nicolas Boucart pour Icare
Meilleur court-métrage animation
Gerlando Infuso pour La Bague au doigt
Meilleure musique
Simon Fransquet pour Au temps où les Arabes dansaient
Meilleur son
Yves Bémelmans, Dan Bruylandt, Olivier Thys et Benoît Biral pour Laissez bronzer les cadavres
Magritte d’honneur pour Raoul Servais
Meilleur second rôle masculin
Arié Worthalter dans Girl
Meilleur second rôle féminin
Lucie Debay (second Magritte) pour Nos Batailles
Meilleur réalisateur
Guillaume Senez pour Nos Batailles
Meilleur du meilleur film flamand
Girl de Lukas Dhont
Meilleur documentaire
Jean Libon et Yves Hinant pour Ni juge ni soumise
Meilleur film étranger en coproduction
L’homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam
Meilleur Acteur
Victor Polster pour Girl
Meilleure actrice
Lubna Azabal pour Tueurs de François Troukens et Jean-François Hensgens
Meilleur film
Nos batailles de Guillaume Senez