
The Walk (3D)

Pour mieux appréhender l’esprit singulier de l’équilibriste et le rendre accessible au spectateur, il fallait un subterfuge particulièrement habile. L’option de la narration directe, soit en voix off soit par le biais du protagoniste s’adressant au public dans la salle, permet de parfaitement s’immerger dans la stratégie et le raisonnement implacables derrière cette manifestation de l’impensable. Car ce qui touche surtout dans l’odyssée de ce saltimbanque, c’est qu’il poursuit son idée folle… malgré et contre tout.
Entre arrogance, esprit de fronde et sens aigu de la beauté, le film arrive à élégamment retranscrire l’exploit purement sportif, en même temps que ce geste fou qui, comme le répète Petit lui-même, " avait mis un peu de poésie au sommet de la haute finance ". Divertissement à la fois qualitatif et malin, doté en plus d’une 3D propre à flanquer le vertige à un bataillon de parachutistes, The Walk met la tête dans les nuages lors de ses passages oniriques, et garde les pieds bien sur terre quand il dissèque la préparation de la traversée. Après avoir mis un homme face à lui-même (Seul au monde) et une femme face à l’immensité (Contact), Robert Zemeckis ramène cette fois l’infiniment haut à hauteur d’humain. Vertigineux!
Réalisé par Robert Zemeckis. Avec Joseph Gordon-Levitt, Ben Kingsley, Charlotte Le Bon – 123’.