
Politique ou finance : qui domine l’autre ?

L’État belge peut-il encore réellement imposer son projet de société au monde financier ?
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Bruno Colmant – La Belgique est moins à la merci du monde financier que d’autres pays européens, car l’épargne nationale du pays est importante. Il suffit de penser aux 280 millions d’euros disponibles sur les carnets de dépôt des citoyens belges. Les pays qui n’ont pas cette chance dépendent davantage de l’étranger et donc du monde financier. L’État belge peut donc imposer son projet de société sans soucis.
Pourtant, la domination du marché financier est une des raisons de la crise économique de 2008. Même en Belgique.
B.C. – Cette crise économique a réveillé l’État belge, comme un électrochoc. Grâce à ça, les politiques se sont rendus compte qu’ils devaient reprendre la main. Il a pu le faire facilement car le pouvoir politique est devenu actionnaires des banques. En contrepartie, et c’est normal, ils ont pu prendre plus de pouvoir. Le marché financier a commencé à se réguler à partir de 2008.
On entend malgré tout souvent que les citoyens n’ont plus rien à dire face aux géants de la finance. La reprise économique peut-elle avoir lieu avec un tel manque de confiance ?
B.C. – Concernant la reprise économique, on n’y est pas encore tout à fait. Le produit intérieur brut, qui mesure les richesses de l’État, a connu une croissance de seulement 1,3 % cette année. Ce n’est pas extraordinaire. Mais, comme je l’ai dit, l’argent est disponible. Les gens finiront donc par investir. Le problème est que depuis la crise de 2008, ils ont peur du futur et n’investissent plus. Mais je suis positif, la Belgique va dans la bonne direction et la reprise économique devrait arriver.
Retrouvez l’intégralité des propos de Bruno Colmant dans le Moustique du 2 septembre 2015.
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