
Les Innocents ont retrouvé le geste frère à Spa

"Vu qu'il fait très chaud, on va vous jouer des morceaux calmes en espérant faire venir la pluie". Derrière ses lunettes noires, JP Nataf se la joue taquin en début de concert mais ne ment pas: les Innocents ont livré un concert audacieux en allant piocher dans un répertoire riche en tubes mais aussi en morceaux moins connus ou plus intimes comme le superbe "Dannie Wilde" ou "Le cygne", jamais joué en concert et décrit par JP Nataf comme le morceau qui annonçait la rupture du groupe.
Mais le groupe aux 3 Victoires de la Musique et aux centaines de milliers d'albums vendus n'est pas revenu uniquement par nostalgie. Travaillant sur un nouvel album prévu pour fin 2014, début 2015, ils jouent deux titres inédits aux sonorités très pop: Love qui peut et le prochain single les Philharmonies martiennes dans lequel ils chantent "espérer retrouver le geste frère". Tout un symbole.
Harmonie vocale également puisque pour leurs retrouvailles, JP Nataf et Jean-Christophe Urbain chantent tous les morceaux à deux voix.
Ce choix de setlist (qui de l'aveu même du groupe va évoluer pour mieux s'adapter aux plus grandes salles), cette formule "guitare- voix" dans laquelle les deux comparses semblent plus complices et heureux que jamais, séduit les fans et les puristes mais décontenance aussi un public "festival" venu surtout reprendre en choeur les succès.
Et quand le moment arrive, alors que la pluie se met à tomber, des standards tels que "Colore", "L'Autre Finistère" ou "Un homme extraordinaire", c'est à l'unisson que le public reprend les chansons.
Les sourires sur les visages durant ce final ne laissent pas le moindre doute: les Innocents ont manqué pendant 14 ans aux amoureux de pop francophone et les retrouvailles n'en seront que meilleures.