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Ils s'appellent Phoenix Jones, Motor Mouth, Mutinous Angel ou The Eye. Ce sont de vrais citoyens, qui gardent leur identité secrète et luttent contre le crime ou volent au secours des plus démunis. Leur objectif: rétablir la justice, exactement comme leurs modèles sortis tout droit des comics américains. Et là, toute ressemblance avec Kick-Ass, qui suit un peu la même trajectoire, ne serait peut-être pas purement fortuite. C’est peut-être même cet ancrage bien réel qui a séduit le public.
L’an dernier à Seattle, un homme est arrêté pour avoir utilisé sa bombe lacrymogène contre quatre personnes. Ce gaillard, c’est Phoenix Jones qui se prend pour un super-héros et dit être intervenu pour mettre fin à une bagarre. C'est ce fait divers qui a lancé la mode des Real Life Superheroes. Aujourd'hui, aux USA, ils seraient plus de 300.
Motor Mouth s’explique : "Pour moi, être un super-héros signifie juste venir en aide aux gens. Faire en sorte qu’ils n'aient pas à craindre qu'on leur vole leur sac ou leur voiture. Qu’ils ne redoutent pas d’être agressés pour quelques dollars". Au risque de tomber dans les travers de l’auto-justice, mais c’est un autre débat. "De fait, il faudra éviter cette dérive, enchaîne-t-il. Pour le moment, elle n’existe pas encore. Nos soucis sont nettement plus terre-à-terre." En effet, super-héros en vrai, ça ne remplit ni l’assiette ni le compte en banque.
Pour la psychologue Robin Rosenberg, la plupart des Real Life Superheroes désirent vraiment faire le bien: "Comme les super-héros de fiction, ils pensent répondre à une mission, à un but, à un appel supérieur. Et c'est une manière de l'exprimer. Quand ils tentent d'intervenir alors qu'ils sont en costume, tout le monde les reconnaît immédiatement. Les gens vont peut être rire ou sourire, mais ils comprennent tout de suite". Alpha Blue fait partie de ces justiciers en chair et en os. À Riverside, en Californie, le jeune homme bosse, anonyme, la journée dans une épicerie. La nuit, il devient un super-héros et distribue de la nourriture aux sans-abris.
Parfois un peu loufoques, souvent généreux, toujours totalement dévoués à leur cause, ces sauveurs masqués ne sont pas prêts à abandonner leur costume (même s’il consiste en un accoutrement de seconde main). Surtout si celui qui a percé au cinéma en s’inspirant d’eux devait réussir à booster de nouveau la fréquentation des salles. Pas vrai, Kick-Ass?