
Hippocampe Fou La vie aquatique

Bien avant les cabrioles de Serge le lama et sa fameuse randonnée dans le tramway bordelais, un artiste français profitait de la Toile pour balancer un sketch vidéo au poil. Intitulé Chez moi y a un Lama, ce drôle de clip invitait le surfeur à plonger dans l’univers d’Hippocampe Fou. "La vidéo remonte à 2010", note Sébastien Gonzales, l’homme qui se cache sous la nageoire de l’animal. "Je m’inspirais alors de la série américaine Flight Of the Conchords, un mix d’humour décalé et de pop déjantée." Avec son hip-hop biscornu et ses métaphores surréalistes, le petit cheval des mers accoste tout naturellement sur le label belge 30 Février (Saule, Suarez) et publie "Aquatrip", grand délire en apnée dans les fonds marins.
Marrant, déroutant, le disque est à ranger dans la catégorie rap aquatique. "Dans la vie, l’eau est partout. Dans mon esprit, le rap aquatique peut aller de la pluie à la vaisselle en passant par un bon bain chaud. Quand on déplace notre quotidien sous l’eau, il semble tout de suite moins angoissant." Chez lui, comme chez MC Solaar, on se joue des mots en racontant de belles histoires (Hymne au cinéma, Retroman). Parfois, on accélère aussi la cadence tel un sprinteur américain de la trempe de Busta Rhymes. Hippocampe Fou réinvente donc le hip-hop du siècle dernier, mais avec un grain de folie qui le rapproche plutôt de Stupeflip. "C’est vrai qu’on partage un humour corrosif et l’envie d’embarquer les gens ailleurs. Certains vont penser que ce que je raconte est bidon. Pourtant, tout est vrai: je suis vraiment Nul en sport, J’sais pas rouler, j’aime les vieux machins et le cinéma. Je suis Papa au foyer,un peu jaloux des fantasmes de ma compagne. Et, oui, j’ai déjà eu des hémorroïdes (H&M)." C’est ça l’art de se jeter à l’eau. -
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