
En chiffre : les vraies vacances des Belges

L’été dernier, et même celui d’avant, le baromètre des vacances annonçait un temps pour le moins variable. Crise économique oblige, les Belges rognaient sur leurs réservations, et ceux qui avaient néanmoins décidé de partir, sur leurs dépenses. En 2012, la dernière étude de l’Institut national de statistique révélait ainsi que les vacances à courte durée, en Belgique ou à l’étranger, avaient chuté de 10 % par rapport à l’année précédente tandis que les longs séjours accusaient une régression de près de 4 %. Deux ans plus tard, le soleil est-il revenu au beau fixe? Les plus frileux vont-ils se rattraper cette année en prenant une semaine de plus, voire, pourquoi pas, en upgradant leur hôtel de deux à trois étoiles? Immersion, en dix chiffres, dans les valises des Belges.
47 % de départs
C’est le dernier baromètre des vacances d’Europ Assistance qui l’affirme. S’ils étaient 59 % à prendre la route du soleil en 2012, ils n’étaient plus que 49 % en 2013 et 47 % aujourd’hui. Même si la chute n’est plus aussi vertigineuse, ce coup de sonde confirme que la crise n’est pas encore un mauvais souvenir pour tout le monde. Alors que les formules de séjours low cost n’ont jamais été aussi nombreuses, moins d’un Belge sur deux partira en vacances cet été.
1replace au top européen
Cocorico. Selon une étude du cabinet WES (bureau d’étude économique de Flandre-Occidentale), le vacancier belge figure en première place du top européen des touristes. Grâce à son amabilité? Son surréalisme? Non, plutôt en raison de la durée de son séjour et du budget qu’il y consacre…
959 euros all-in
"Il y aura moins de compatriotes sur les routes cet été, mais ceux qui partiront dépenseront davantage" , annonce le voyagiste Jetair. Selon le tour-opérateur, le budget moyen alloué aux vacances estivales a ainsi progressé de 2,8 % cette année pour atteindre la somme de 959 euros. Même tendance chez Thomas Cook qui se refuse à donner des chiffres précis mais confirme néanmoins avoir observé "un statu quo, voire une progression de près de 2 %". Le Belge n’épargnerait donc pas sur son budget de vacances. Du côté des agences de voyages, on ne se montre pourtant pas aussi optimiste. "Il reste encore beaucoup de nuitées disponibles alors que les vacances ont déjà commencé!" s’inquiète la responsable d’une enseigne indépendante. Début mai, une étude du WES révélait d’ailleurs que 45,5 % des hébergements pour les vacances d’été 2014 n’étaient pas encore réservés. Les raisons? La tendance aux décisions tardives, le budget toujours incertain, l’attente de promotions ou de prévisions météo pour les destinations nationales, conclut l’étude.
2etouriste le plus dépensier
Avec un budget moyen de 2.577 euros par famille, le Belge est le deuxième vacancier européen le plus dépensier, l’Allemand étant le dernier à lui tenir tête. En 2010, une étude GfK Worlwide réalisée pour le Wall Street Journal le classait même troisième au niveau mondial, derrière les Suédois et les Hollandais. Notons que si le budget vacances des Européens a tendance à augmenter, il cache malheureusement le creusement des écarts entre les pays les plus touchés par la crise et ceux dont l'économie résiste mieux. Entre les nations du Nord (Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Autriche) et les pays latins (France, Italie, Espagne), le différentiel est d’ailleurs passé de 370 euros en 2008 à 700 euros aujourd’hui.
9 nuitées au minimum
On joue les prolongations? Selon Jetair, le vacancier belge a tendance à rallonger ses vacances pour atteindre une moyenne de 9,5 nuitées cet été. Même constat chez Europ Assistance qui confirme l’attrait des Belges pour le format quinzaine. "Nous remarquons que les Belges qui ont réservé longtemps à l'avance profitent des réductions pour rallonger la durée de leur séjour et opter pour un hébergement de haute catégorie", décrypte de son côté Thomas Cook. Les chanceux qui partent cet été upgraderaient donc leur hôtel pour un quatre ou un cinq étoiles, sans débourser un balle.
58 % de réservations sur Internet
La tendance est évidemment à la hausse. Selon Europ Assistance, seuls 42 % des Belges réservent encore leurs vacances en agences ou directement chez le voyagiste. Les chiffres avancés par l’assureur révèlent également que plus de 30 % des vacanciers commandent leurs billets plus de 4 mois à l’avance.
2 travailleurs sur 3 joignables en vacances
C’est le constat assez effarant dressé par Securex dans sa dernière étude. Selon le prestataire de services en ressources humaines, 66 % des travailleurs belges sont joignables pendant leurs vacances pour répondre à des questions d’ordre professionnel. Ils seraient même 16 % à l’être pour traiter des demandes qui ne relèvent d’aucun caractère urgent. Selon cette enquête, la taille de l’entreprise et son type d’activité n’influenceraient en aucun cas les résultats. Etonnant? Vu la quantité d’accros à leur smartphone, on imagine le nombre de patrons prêts à tenter le coup…
230.000 Belges en France
Avec la chute des réservations pour l’Egypte, les Belges se concentrent à nouveau sur les destinations européennes. A l’exception de la Tunisie qui retrouve presque son niveau d’avant la révolution arabe, et de la Turquie - de plus en plus plébiscitée -, nos touristes se rendront surtout en France (34 %), en Espagne (14 %) et en Italie (10 %). Sans oublier la Grèce, très prisée par les Belges depuis ces deux dernières années. En voiture, en avion, en train? Si les vols low-cost ne cessent de progresser chez nous (+ 4 % cette année), plus d’un vacancier sur deux prendra bien la route cet été.
1 touriste sur 5 en ville
Sans surprise, la formule préférée des Belges est le séjour à la mer (59 %), bien devant le voyage itinérant (20 %), les vacances à la montagne (18 %) ou à la campagne (16 %). A côté de ces classiques, les séjours en ville ont de plus en plus la cote. Cet été, ils recueillent désormais les suffrages de près d’un vacancier belge sur cinq!
5 % de touristes sportifs…
Enfin, nos touristes sont bien plus amateurs de farniente que de sports extrêmes. Selon un sondage RTL/Ivox, les vacanciers belges recherchent principalement le repos (36 %), le dépaysement (22 %), les visites culturelles (16 %) ou les moments en famille (14 %). Seulement 5 % de nos compatriotes partent en vacances pour faire du sport ou pratiquer une activité inédite…