
Elio Di Rupo interviewé par Pierre Kroll

Elio Di Rupo interviewé par Pierre Kroll? C'est une première, que Moustique a organisée en exclusivité, à trois mois de l'échéance électorale la plus importante de ce siècle (et peut-être aussi du précédent). A ma droite, un Montois premier Premier ministre wallon depuis 40 ans, qui a permis à la Belgique de sortir de la plus longue crise politique de son histoire, "mais en travaillant beaucoup", et qui se verrait sans doute bien rempiler pour cinq ans. A ma gauche, un Liégeois presque aussi légendaire, caricaturiste pour le journal Le Soir et sur le plateau de Mise au point sur la RTBF et qui, quand il rencontre un politique, a toujours plein de questions à lui poser. Leur point commun (entre autres): une page Facebook suivie chacune par 83.750 fans environ. Un bel ex æquo pour deux gros calibres de l'univers médiatico-politique wallon, et qui avaient fatalement des choses à se dire. Enfin, surtout l'un à l'autre...
Bonjour, Monsieur le Premier ministre. Merci d'avoir accepté cette interview. Avouez, cette rencontre, elle entre dans votre plan de communication de campagne électorale...
Elio Di Rupo - Mais je ne suis pas en campagne électorale! Je continuerai à travailler comme je l'ai fait pour le gouvernement jusqu'aux environs du 20 mars, et puis seulement j'entrerai en campagne, comme tous mes collègues qui eux le sont déjà.
Et ça va être quoi, la campagne? Vous êtes plébiscité dans les sondages, mais le PS pas vraiment! Vous allez demander à tous les candidats de faire du Di Rupo?
E.D.R. - Dès que la campagne démarrera, mon objectif sera que le PS soit et reste le premier parti dans l'espace Wallonie-Bruxelles. Nous aurons une stratégie commune mais ce seront les candidats qui devront mouiller leur chemise, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Ensemble, nous expliquerons notre programme et le bilan du gouvernement.
J'imagine qu'ils utiliseront quand même l'argument que les gens aiment Di Rupo.
E.D.R - Nous présenterons notre projet et nous ferons un bilan de la législature, qui est assez simple à résumer. Nous avons réussi une des plus importantes réformes institutionnelles de l'histoire - si pas la plus grande. Nous avons stabilisé le pays, redressé les finances publiques en ayant pris soin de ne pas casser la machine économique, en préservant les pouvoirs d'achat, en augmentant même les bas salaires et les pensions minimum, en préservant l'indexation. Les candidats expliqueront cela et nous expliquerons aussi nos propositions. Pour le moment, c'est vrai, c'est un peu compliqué pour le PS en termes de sondages mais, tout compte fait, je trouve cela stimulant d'avoir une phase difficile près de trois mois avant l'échéance.