
Ecoutez l'album "More" de Soldout

Le duo électro chic prend de la hauteur avec "More", trip envoûtant qui réinvente le concept de pop dancefloor.
Depuis ses débuts, voici bientôt dix ans, Soldout bénéficie d'un énorme capital confiance auprès de la critique et du public. Et c'est mérité. Ensemble dans la vie comme sur scène, Charlotte Maison et David Baboulis forment un duo attachant, sexy, glamour, ambitieux, fragile, toujours dans l'air du temps mais pourtant loin des tendances éphémères. Sans avoir atteint des chiffres de ventes astronomiques, Soldout a réussi à fédérer les tribus et à s'exporter bien au-delà de nos frontières. Son image est soignée, le son est clairement identifiable et si sa base musicale reste fondamentalement électro, le groupe peut se targuer d'afficher une discographie en perpétuel mouvement.
Après l'électro/trash de "Stop Talking" (2004, avec l'énorme I Don't Want To Have Sex With You)et un "Cuts" (2008) plus expérimental, la paire bruxelloise revient avec "More". Loin d'un hommage au film homonyme de Barbet Schroeder réalisé en 1969 et à sa B.O. psychédélique signée Pink Floyd, "More" est un album d'électro/pop concis (neuf titres) rappelant que la mélancolie reste la plus belle des maladies modernes. Le chant de Charlotte y est plus posé et plus affirmé. Et tout en lançant encore de délicieuses œillades vers le dancefloor (Wazabi, A Drop Of Water), ce disque affirme joliment ses contours pop sur des chansons limpides telles 1994, Relics ou notre favorite About You,qui sert judicieusement de bande-son au spot pour le parfum Coco Mademoiselle de Chanel.
Vous avez toujours fonctionné au sein d'une petite structure 100 % autonome. Ne vous sentez-vous pas parfois à l'étroit?
David Baboulis - Nous avons toujours fonctionné de cette manière. Chaque fois que nous avons essayé de faire appel à un producteur artistique extérieur, nous étions déçus du résultat. Nous avons un style bien à nous. Notre relation privée se confond aussi dans le travail et l'artistique, c'est dès lors difficile pour quelqu'un d'autre de venir se greffer dans notre univers.
Charlotte Maison - Si Soldout était un groupe de rock traditionnel qui compose à la guitare, cela nous semblerait logique d'élargir notre structure à d'autres musiciens. Mais notre projet est électro à la base, David va très loin dans la recherche sonore et maîtrise parfaitement la production et le mixage. Nous ne ressentons pas la nécessité de travailler avec quelqu'un d'autre. Par contre, ce qui est nouveau avec cet album, c'est que nous nous sommes entourés de quelques personnes de confiance qui nous ont servi un peu de "coaches": Delphine Lehericey, réalisatrice du film Puppy Love (sortie prévue en 2013 - NDLR)dont nous avons réalisé la bande-son, Richard 23 et Patrick Codenys de Front 242. Ça nous beaucoup rassurés parce que, le plus souvent, leur avis ne faisait que renforcer le propre jugement que nous avions sur notre musique.
Avez-vous le sentiment d'être dans la continuité de la scène électro belge telle qu'elle a été initiée par Telex ou Front 242?
D.B. - J'ai écouté les singles de Telex comme tout le monde sans que je puisse dire que c'est une influence majeure pour Soldout. Par contre, j'ai grandi avec l'électro body music de Front 242 et la new-beat. C'est dans mon ADN et on peut y trouver des traces dans notre musique, surtout dans nos premiers morceaux. Lorsque "Stop Talking" est sorti en 2004, on nous parlait de Front 242 dans chaque interview.
Dans la mythologie du rock, on dit souvent que le troisième album est celui de la vérité. C'est vrai pour "More"?
D.B. - Notre deuxième album "Cuts" a été difficile à enfanter car nous savions que nous étions attendus et nous n'avions peut-être pas pris le recul nécessaire avant de nous y atteler. Par contre, Charlotte et moi sommes conscients que ce troisième disque est le plus important. C'est celui qui décidera si on continue on pas. Nous sommes conscients que nous devons passer un cap avec "More" et si ce n'est pas le cas, il y aura forcément une remise en question.
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Le 8/5 aux Nuits Botanique.