
Diplôme, la grosse arnaque?

Le C.V. d'Amaury, 26 ans et des poussières, est presque aussi garni que sa boîte de réception est peuplée de refus. Diplômé d'un master en sciences politiques et relations internationales à l'UCL, qu'il a complété par un master en affaires européennes au sein du prestigieux Collège d'Europe de Bruges, Amaury parle un anglais léché, se débrouille en néerlandais et est à l'aise en informatique. Pourtant, dix-huit mois et quatre-vingts lettres de motivation plus tard, ce Bruxellois est toujours à la recherche d'un emploi. "Malgré ce qu'on appelle un "bon diplôme" et un début de carrière plutôt encourageant, avec un stage de 6 mois dans un think tank, un autre à la Commission européenne et un contrat d'assistant de recherche dans une ONG qui vient de se terminer, je me rends compte qu'il est très difficile de faire son trou", confie, dépité, le jeune homme. "La concurrence est très forte et même pour une position de stagiaire mal ou non rémunérée, les employeurs n'ont aucun mal à dénicher 200 ou 300 candidats."
Bredouille, Amaury commence à envisager des petits boulots au noir qui n'ont rien à voir avec ses études, des postes mal payés ou sans adéquation avec son niveau de formation, "en attendant mieux". "C'est une question de survie", estime le jeune chômeur, qui était loin de se douter qu'il devrait affronter un tel parcours du combattant à la sortie de l'université. "J'avais anticipé les difficultés par rapport au manque d'expérience. Par contre, je n'avais jamais imaginé que tout demeure aussi bouché après plusieurs mois d'activité professionnelle." A la maison, ses parents lui reprochent cette situation. "Ce n'est pas possible, tu t'y prends forcément mal", lui disent-ils.
Nouveaux chômeurs
Incompréhension. Comment un jeune homme doué qui a réalisé un parcours universitaire sans faute peut-il galérer à ce point en arrivant sur le marché du travail?