
Des César aux Oscars, le cinéma célébré

Les César sacrent Timbuktu
Après une année exceptionnelle pour le cinéma français avec 111 millions d'entrées dans l'hexagone et 208 millions à l'International, il était donc temps de remettre les prix. Présentée par Edouard Baer et présidée par Dany Boon, la soirée fut longue et pesante. Si ce n'est cette fulgurance du Président: "La lumière va toujours plus vite que le son. C’est pourquoi on trouve toujours les acteurs beaux avant de les trouver cons."Cette 40ème cérémonie des César a aussi comblé nos attentes au rayon artistique en célébrant le sublime Timbuktu d'Abderrahmane Sissako qui repart avec sept César.
Ce que Moustique disait de Timbuktu à sa sortie : Dans Timbuktu, le cinéaste mauritanien montre à voir le cauchemar des habitants d'une petite bourgade du Nord Mali tombée sous la coupe des djihadistes qui y imposent la charria. Rien de très réjouissant sur le papier. Sauf que Sissako est un cinéaste dans le sens noble du terme. Qui parvient à dépasser le simple exposé de son sujet pour en faire une ode à la vie. Et à la résistance. Voilà le grand film que l'on attendait pour dénoncer toutes les formes de fanatisme religieux. En sortant de la salle de cinéma, on est en colère. Mais on est aussi empli d'un profond respect pour tous ces hommes et ces femmes qui se battent au quotidien contre le fanatisme de quelques uns. Que ce soit avec un couteau ou une caméra.
Les principaux prix:
Meilleur film :Timbuktu
Meilleur réalisateur :Abderrhamane Sissako, Timbuktu
Meilleur actrice :Adèle Haenel, Les Combattants
Meilleur acteur :Pierre Niney, Saint Laurent
Meilleur espoir féminin : Louane Emera, La Famille Bélier
Meilleur espoir masculin :Kévin Azaïs, Les Combattants
Meilleur second rôle féminin :Kristen Stewart, Sils Maria
Meilleur second rôle masculin :Reda Kateb, Hippocrate
Meilleur premier film :Les combattants de Thomas Cailley
Les Oscars célèbrent Birdman
Il y avait de grands films cette année pour succéder à 12 Years a slave, Oscar du Meilleur film 2014 : Birdman d'Inarritu, The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, Boyhood de Richard Linklater et l'inattendu Whiplash de Damien Chazelle. La couronne est allée tout naturellement à Birdman. Même si l'Oscar du meilleur acteur a échappé à son interprète principal Michael Keaton. Résultat des courses ? 4 Oscars pour Birdman et The Grand Budapest Hotel, 3 pour Whiplash, et un seul pour Boyhood, grand perdant de la soirée.
Ce que Moustique disait de Birdman à sa sortie : À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais il ne reste aujourd’hui plus grand-chose de cette célébrité. Et l’infortuné tente de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Après le film choral (Babel) et le drame dans toute sa splendeur (Biutiful), Inarritu dévoile ici une autre facette de son talent: l’ironie. Entre exubérance, éclats de rire et crises d’angoisse, Birdman dézingue le fantasme hollywoodien au moyen d’une mise en scène osée. Notre premier gros coup de coeur de l'année.
Difficile également de résister à l'enthousiasme viral de Meryl Streep au moment du discours profondément féministe de Patricia Arquette.
Les principaux prix:
Meilleur film : Birdman
Meilleur réalisateur : Alejandro González Iñárritu, Birdman
Meilleure actrice : Julianne Moore, Still Alice
Meilleur acteur : Eddie Redmayne, Une merveilleuse histoire du temps
Meilleur acteur second rôle : J.K. Simmons, Whiplash
Meilleur actrice second rôle : Patricia Arquette, Boyhood
Meilleur film en langue étrangère : Ida (Pologne)