Couleur Café: Chantons sous la pluie

La 25e édition du festival urbain s'est ouverte sous des cieux peu cléments mais la fête a été totale...

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Oui, c'est cliché de débuter une review musicale par un constat météorologique. Mais, avouez que ce n'est pas de chance pour les festivaliers. Non contents d'être déjà pris en otage ce dimanche soir sur le chemin du retour à cause de la grève de la SNCB qui débute à 22h  (merci les syndicats), ils ont été accueillis par une pluie battante ce vendredi à l'ouverture de la 25 édition de Couleur Café, en plein cœur de la capitale de l'Europe. 

Autre mauvaise -petite- surprise: en perpétuelle transformation, le site de Tour & Taxis  est désormais jonché de gros graviers "limite gravas" qui font mal sous les baskets et ne facilitent pas les pérégrinations des personnes à mobilité réduite ou des familles nombreuses avec poussette.  Avec cette drache nationale inaugurale qui a freiné les derniers indécis et sans de grosses têtes d'affiche fédératrices (comme Macklemore et Zaz en 2013), Couleur Café ne battra  pas ses records de fréquentation de l'année dernière (82.000 personnes) mais devrait tout de même accueillir 75.000 spectateurs d'ici dimanche.

Ces bémols ne nous ont pas empêché d'avoir la niaque ce vendredi et de se lover sans retenue dans l'ambiance toute particulière qu'offre ce festival urbain métissé. Pluie ou pas pluie, une Margarita servie par une bénévole toute souriante fait toujours du bien.  Pluie ou pas pluie,  l'Anglais Dizzee Rascal a tout retourné au Titan.  Il y a eu aussi beaucoup d'émotion sous le chapiteau Univers grâce à Morcheeba et Girls In Hawaii. Et plus que Basement Jaxx, c'est Soldout qui nous a fait danser jusqu'aux petites heures. Sans compter les surprises,  les troupes d'artistes de rue  et, comme d'hab', les découvertes culinaires dans les allées aux mille senteurs du Palais du Bien Manger. 

 

 

Nos cinq coups de cœur

 

#1 Dizzee Rascal

Certes, de ce côté-ci de la Manche, ses albums ne créent plus l'événement comme il y a dix ans à l'époque de "Boy In Da Corner". Mais Dylan Mills reste un performer live exceptionnel. Généreux, festif, énergique, toujours complice avec ses MC's ou le public, le Rascal a sorti le grand jeu en lever de rideau et aurait mérité une place plus haut sur l'affiche.  Avec des bombes comme Holiday, Dance Wiv Me, Bonkers ou Jus' a Rascal, il a eu de quoi tenir en haleine l'assistance jusqu'au bout de son set. Respect.

 

#2 Morcheeba

La formation post trip-hop ne peut se résumer musicalement à la voix de sa chanteuse Skye.  Mais  en live, c'est elle qui focalise toute l'attention.  Magnifique dans sa robe  florale, souriante et aussi féline que gracieuse, elle n'a pas son pareil pour introduire les chansons (sur la reprise de Let's Dance de Bowie) ou pour mettre le public à contribution ici, pour prendre la pose sur une photo souvenir, là, pour célébrer le happy birthday du guitariste Ross Godfrey.  Tout ça nous a donné envie de réécouter leur premier album "Who Can You Trust?" dont le trio a exhumé le délicieux Trigger Hippie.

 

 

#3 Girls In Hawaii 

Il n' y a pas que les Diables et Stromae qui fédèrent.  Il y avait en effet une vraie ferveur populaire, nationale et bon enfant lorsque  Girls In Hawaii a investi la scène de l'Univers.  Souriant comme jamais, euphorique (Antoine s'est même offert un bain de foule), alliant la maîtrise de son répertoire,  sa volonté de surprendre (l'inédit Connections qu'il) et un esprit de folie exprimé notamment sur le final dans une sorte de chaos organisé, la formation belge est au sommet de son art. Et ce n'est pas fini. Après Dour, les Francos et des festivals étrangers, le groupe revient à la rentrée pour une tournée acoustique en configuration assise. Et il y aura encore d'autres surprises, c'est promis. A commencer par une interview complètement décalée dans le Moustique du  9 juillet.

 

#4 Soldout

Le duo électro-pop bruxellois avait la tâche ingrate de jouer en même temps que les très attendus (mais vite redondants) Basement Jaxx.  Soldout a pourtant réussi à nous faire danser avec un set en crescendo qui s'avère de plus en plus passionnant dans les nuances contrastées qu'il propose. La folie provoquée par l' enchainement d' It's a sin de Pet Shop Boys avec leur hit I Don't want To Have Sex With You  reste pour nous un des meilleurs souvenirs de cette première soirée de Couleur Café.

 

Le selfie de la soirée, avec notre journaliste Luc Lorfèvre (à gauche):

 

#5 Kalash et Nikov 

C'est aussi ça Couleur Café. Un duo russe qui offre un karaoké de classic rock dans un local zarbi baptisé Clandestino. Si on nous avait dit un jour qu'on entendrait du Creedance Clearwater Revival à Couleur Café...

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