
Compétition. Maps to the stars de David Cronenberg

Au programme, un plan de la ville avec les adresses de toutes nos vedettes préférées. Le genre de truc bien inutile donc. Bien hollywoodien. Et c'est justement là que veut en venir David Cronenberg (déjà présent à Cannes en 2012 avec Cosmopolis) qui se jette à l'assaut d'Hollywood. Dénonçant les petites lubies et les grands vices du monde du cinéma et de l'argent. Des croyances à l'emporte pièce ("J'ai rencontré le Dalaï Lama, c'est un très chouette type"), les égos maladifs, l'âge qui ne fait pas de cadeau, l'anxiété locale, l'alcool, la drogue, les médicaments, l'ambition à tout prix. L'histoire? Celle de Havana Segrand (sublime Julianne Moore), une actrice qui prend doucement de l'âge et sait comment Hollywood traite les femmes qui ont dépassé la cinquantaine: avec mépris. Ce qui est une sinécure d'ailleurs puisque Havana est aussi maître en la matière. Obtiendra-t-elle dans ce remake, le rôle jadis tenu par sa mère décédée? Que sera-t-elle prête à faire pour l'obtenir? Et toutes sortes d'autres petites histoires... Toujours vicieuses, toujours petites toujours tragiques. Qui mènent toutes au désespoir.
Si Cronenberg ne pousse pas le bouchon assez loin, il signe quelques très beaux portraits. Mais surtout quelques scènes qui sortent clairement du lot: Comme ce moment où Havana apprend que le fils de dix ans de la comédienne qui lui a piqué le rôle s'est noyé dans une piscine. Et qu'elle hérité donc du tournage. Un petit bijou de cynisme. Maps to the Stars est un joli retour pour Cronenberg (qui avait déçu avec l'adaptation du Cosmopolis de Don DeLillo). Pas un grand film, non... Mais un long-métrage honnête avec quelques très belles fulgurances.