
Bleu comme toi

Racontée à rebours de l’enquête criminelle sous forme de flash-back elliptiques élégants et froids, l’histoire d’amour adultère devient le sujet principal de ce film, adapté d’un court roman sentimental de Simenon.
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Avec cette question qui revient comme une lame de fond: peut-on juger l’amour ou la passion physique, lorsqu’elle est vécue comme “une révélation”? Esther et Julien s’envoient des mots d’amour comme autant de preuves à conviction, se retrouvent dans la moiteur de la chambre bleue d’un hôtel, tandis que le juge décortique les signes de leur langage amoureux. À la recherche d’une vaine temporalité (comment répondre à ces questions: “Vous l’aimiez déjà?”, “L’avez-vous embrassée avant de partir”?). L’élégance de la mise en scène, l’affectation du jeu des acteurs, la complexité des sentiments donnent à ce film la noirceur érotique et banale d’un adultère qui tourne mal. Et c’est bien là qu’Amalric réussit son pari. Lorsque l’enquête policière se révèle être l’insaisissable portrait d’un sentiment: l’amour fou. Qui vient parfois, lui aussi, moissonner nos vies.
> La chambre bleue, réalisé par Mathieu Amalric.
Avec Mathieu Amalric, Léa Drucker, Stéphanie Cléau - 97’.