Rapport du Giec: «les changements climatiques ont déjà entraîné des effets irréversibles»

Dans son dernier rapport, le Giec met en garde contre les difficultés de s'adapter aux conséquences des dérèglements climatiques à mesure que la température mondiale augmente.

Des effets irréversibles
Illustration (@Belga Image)

Les changements climatiques induits par l'homme, qui s'accompagnent d'événements extrêmes plus fréquents et plus intenses, ont déjà entraîné des effets irréversibles sur les systèmes naturels et humains, comme l'extinction de certaines espèces, constate le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport publié lundi, tout en mettant en garde contre les difficultés, voire l'impossibilité, de s'adapter aux conséquences des dérèglements climatiques à mesure que la température mondiale augmente.

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Dans ce rapport intitulé « Impacts, adaptation et vulnérabilité », les scientifiques constatent que les changements climatiques ont déjà provoqué des « dommages substantiels » à divers écosystèmes et que l'étendue et l'ampleur des impacts du changement climatique sont plus importantes que celles estimées lors d'évaluations précédentes du Giec.

Les changements climatiques nuisent également à la santé tant physique que mentale des populations alors que les villes, dans lesquelles vit désormais la moitié de l'humanité, sont particulièrement soumises aux aléas liés aux vagues de chaleur, aux tempêtes, à la sécheresse et aux inondations ainsi qu'à l'élévation du niveau de la mer, constate-t-on.

Fonte d'un glacier au sud du Chili. (@Belga Image)

Le rapport du Giec souligne qu'approximativement 3,3 à 3,6 milliards de personnes sur Terre vivent dans des contextes hautement vulnérables aux changements climatiques. Mais ce sont souvent les populations déjà fragilisées d'Afrique, Asie, Amérique du Sud et de petits États insulaires qui sont les plus touchées.

Une limitation des émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement mondial à 1,5°C permettrait de réduire les pertes et préjudices mais ceux-ci ne pourront être entièrement évités, avertissent encore les scientifiques dans « le résumé pour les décideurs », approuvé dimanche.

Tel un fil rouge du rapport, l'impérieuse nécessité de contenir la hausse du mercure à maximum 1,5°C est rappelée à maintes reprises alors que chaque dixième de degré de plus aura des conséquences néfastes. Actuellement, les scientifiques estiment que la planète s'est déjà réchauffée de près d'1,1°C.

Si des efforts d'adaptation ont déjà été entrepris dans toutes les régions du monde, ceux-ci sont encore insuffisants, même en Europe, et risquent d'être de plus en plus lourds au fur et à mesure du réchauffement mondial, alerte-t-on encore. Au-delà de +2°C, l'adaptation pourrait même ne plus être possible.

Le rapport juge, à la lumière de ces constats, qu'un « développement résilient aux changements climatiques », passant par la sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes, est possible et plus urgent que jamais mais que la fenêtre d'action se referme rapidement.

« Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l'inaction », souligne le président du Giec, Hoesung Lee, cité dans un communiqué. « Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de la planète. »

Le « résumé pour les décideurs » du deuxième groupe de travail du Giec a été adopté dimanche. Les membres du Giec étaient réunis à huis-clos et en visioconférence depuis le 14 février pour adopter le texte ligne par ligne. Ce "résumé pour les décideurs" représente la quintessence des milliers de pages du rapport élaboré par 270 scientifiques de 67 pays.

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