
Prix de l’énergie, tax-shift: vague de critiques sur les mesures fédérales

Depuis leur annonce ce mardi, les mesures prises par le Gouvernement fédéral pour aider les foyers aux revenus modestes à payer leurs factures d’énergie, ainsi que celles visant à faire augmenter les salaires les plus bas font l’objet de nombreuses remarques.
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Après les critiques de Test-Achat, divers autres organismes et syndicats se sont exprimés sur le sujet et personne ne semble satisfait de ce qui a été décidé par la Vivaldi.
Mais avant cela, les premiers à avoir manifesté leur mécontentement étaient évidemment les membres de l’opposition au parlement fédéral. « Beaucoup trop peu, beaucoup trop tard », a résumé DéFI.
Le fait que la baisse de la TVA ne concerne que l’électricité et pas les autres énergies a beaucoup déplu. « Aucune mesure concernant le gaz, qui constitue la plus grosse dépense de la facture énergétique. Rien pour le mazout », a commenté le PTB. « Le gouvernement est-il conscient que c'est justement la facture de gaz qui a été multipliée par trois? ».
Le cdH a également souligné la petitesse de la prime de chauffage. « Une aide moyenne de 165€. (...) Alors que l'État va continuer à accumuler les recettes suite à l'explosion des prix », a déclaré Catherine Fonck sur Twitter.
https://twitter.com/catherinefonck/status/1488461243711205376
Pas un exemple
Le mini tax-shift ne fait pas non plus l’unanimité. Il a notamment déplu à la Fédération des entreprises de Belgique, pour qui ce genre de reports des coûts n’est pas la solution.
« Ce mini tax-shift ne peut en aucun cas servir d'exemple pour la réforme globale fiscale. Financer l'allègement de la pression fiscale dans le chef du travailleur par une augmentation des coûts salariaux pour les entreprises n'est pas une bonne stratégie, d'autant plus que nos entreprises seront submergées par une explosion des coûts au cours des prochaines années », a expliqué l'administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans, dans un communiqué.
« Rien n’est réglé »
Du côté du Réseau belge de Lutte contre la pauvreté, on salue la prolongation du tarif social jusqu’au 1er juillet, mais l’association préférerait qu’on arrête de prolonger et qu’on fixe ce tarif une bonne fois pour toutes. « C'est une demande clef. Cela fait depuis plus d'un an que c'est comme ça; d'abord à cause de la crise du coronavirus, ensuite maintenant avec les prix de l'énergie. Sauf que rien n'est réglé et bientôt les prix des produits alimentaires de base vont aussi poser problème », a déclaré la coordinatrice Caroline Van der Hoeven. « Il faut bien réaliser que les familles précarisées n'ont plus d'épargne et vivent dans une situation encore plus difficile qu'avant. »
Le Réseau s’est dit également déçu que les mesures visant à réduire le coût des factures d’énergie ne concernent que les plus bas salaires et pas les ménages de la classe moyenne. « Ils n'ont pas droit au tarif social et éprouvent aussi des difficultés à payer leur facture. La réduction n'est clairement pas suffisante. Le risque de précarité est grand pour ces personnes qui sont juste au-dessus du seuil de pauvreté ».
« Cela ne suffit pas »
Enfin, côté syndicats, la FGTB a été fort critique face à ces aides qu’elle juge insuffisantes « 165 euros en tout et pour tout. C'est ce que recevront en moyenne tous les ménages pour alléger leurs factures d'énergie cet hiver 2021-2022. Un chèque unique de 100 euros en guise de soutien au pouvoir d'achat et une diminution temporaire de la TVA sur l'électricité », a réagi la Fédération. « Cela ne suffira évidemment pas pour les familles qui doivent aujourd'hui choisir entre chauffer leur logement et subvenir aux autres besoins de première nécessité. »