

Ce lundi 17 janvier, le nombre de cas quotidiens de Covid-19 est de 25.809 en Belgique, sur une moyenne hebdomadaire. L’augmentation est de 38% par rapport à la semaine précédente. Mais au fur et à mesure, ce pourcentage décroît. Il y a encore moins d’une semaine, il était de 96% et il ne cesse de baisser. Un signe qui tendrait à montrer que le pic de la vague Omicron approche. Justement, il s’avère que d’autres pays européens l’ont déjà atteint ou en sont très proches. Pour autant, les chiffres belges ne sont encore qu’à moitié rassurants.
Depuis le début du mois, les projections des experts établissent une date approximative pour le pic des infections: fin janvier. Aujourd’hui, cette estimation n’a pas changé et le ralentissement de la hausse des contaminations tend à le confirmer. Le taux de reproduction du virus amorce d’ailleurs déjà sa baisse (-7%) et s’établir à 1,06, soit proche de la barre du 1 qui noterait un reflux de l’épidémie.
Revers de la médaille: la Belgique a déjà beaucoup de cas de coronavirus. Si la moyenne hebdomadaire est de 26.000, il y a eu 30.013 infections détectées le 13 janvier. Des chiffres semblables devraient suivre en ce début de semaine. Et comme le rappelle le biostatisticien Geert Molenberghs à la VRT, il faudrait multiplier ce chiffre par trois voire cinq pour prendre en compte tous les cas, même ceux non détectés. Autrement dit, il y aurait en réalité environ 100.000 infections par jour aujourd’hui. Or le pic était prévu entre 30.000 et 125.000. Bref, la Belgique est actuellement en plein dans cette fourchette et cela va encore augmenter. Reste à voir jusqu’où.
Après, il faudra encore qu’arrive le pic des hospitalisations, qui a toujours un décalage de 1-2 semaines. Aujourd’hui, la Belgique compte 200 hospitalisations Covid par jour et 2.174 lits occupés (391 places en soins intensifs prises). Au maximum de la vague, il pourrait y avoir entre 400 et 1.000 hospitalisations quotidiennes, ainsi qu’entre 2.500 et 10.000 lits occupés. À noter que pour l’instant, le record est d’environ 7.200 lits (en novembre 2020). En l’occurrence, Geert Molenberghs fait preuve d’une inquiétude modérée. «Les derniers chiffres quotidiens montrent désormais que les admissions à l'hôpital augmentent quelque peu, mais elles n'explosent pas encore vraiment», dit-il. Il n’est donc pas du tout improbable que les pires scénarios soient écartés par la suite.
L’expert a d’autres raisons d’espérer car à l’étranger, il y a de bonnes nouvelles. Au Royaume-Uni, les derniers chiffres confirment que le pire de la vague Omicron est désormais passé. Le pic des infections a été atteint aux alentours du 4 janvier alors que pour les décès et les hospitalisations, la courbe tend à s’aplatir depuis le 14 janvier. Malgré un record d’infections près de quatre fois supérieur à celui précédent (établi outre-Manche en janvier 2021), les hospitalisations ne devraient ainsi jamais culminer à plus de la moitié du sommet de la vague d’il y a un an. Quant aux décès, ils sont entre quatre et cinq fois inférieurs à ceux de janvier 2021. A priori, la Belgique pourrait suivre un scénario similaire, les décès étant là aussi toujours assez faibles (22 par jour contre 200 en novembre 2020 voire 300 en avril 2020).
En France aussi, il y a des raisons d’être optimiste. En l’occurrence, le pic des contaminations aurait été atteint le week-end dernier. «Le scénario du pire s'éloigne, la décrue a commencé», s’est réjoui sur France Inter l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. «Le nombre d'infection va décroître pendant le mois de février, et au mois de mars on devrait être à nouveau très bas», ajoute-t-il. Par contre, sur le plan des hospitalisations, la situation est plus délicate. Les chiffres montent toujours et s’approchent des sommets atteints il y a un an: près de 24.000 aujourd’hui contre 30.000-32.000 lors des vagues de l’hiver 2020-2021. Arnaud Fontanet estime toutefois que «les admissions à l'hôpital devraient atteindre un pic dans la semaine qui vient» dans l’Hexagone, ce qui laisserait présager que le record ne serait pas battu. Un exemple qui tend à confirmer que les hôpitaux belges ne sont pas à l’abri d’un pic assez élevé à venir. Lot de consolation pour la France: les décès sont assez stables, tout comme le nombre de lits occupés en soins intensifs.
Exactement même scénario en Espagne où le pic d’infections vient d’être dépassé même si la hausse des hospitalisations continue. En Irlande, pareil. Aux USA, le pic de contaminations serait atteint en ce début de semaine et si les hospitalisations augmentent fortement, c’est plus calme en soins intensifs.
En Grèce, les contaminations baissent également mais les décès sont plus nombreux, peut-être en lien avec un taux de vaccination plus faible (67% contre 76,5% en Belgique). Le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Economou, a annoncé la semaine dernière que «neuf décès sur dix dus au coronavirus concernent» les plus de 60 ans. «Sept personnes intubées sur dix avaient plus de 60 ans et huit sur dix n’étaient pas vaccinées». Pour l’instant, aucun pays d’Europe de l’Ouest, la partie la plus vaccinée du continent, ne témoigne d’une vague similaire de décès avec Omicron.