
Le duel : pour ou contre la non-mixité?

Pour la non-mixité
Une balade
Il s’agissait d’“une balade entre filles” plutôt qu’une “déclaration de guerre aux hommes”. C’est en ces termes que le porte-parole de Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, décrit la marche non mixte à laquelle elle a participé.
Un espace sécurisé
Pour Rajae Maouane, c’est un outil que des féministes ont mis en place pour obtenir des droits, en donnant l’exemple des suffragettes. “Certains s’étonnent des réunions en non-mixité, mais on devrait davantage s’étonner qu’en 2021, on a encore besoin d’espaces non mixtes pour être dans un espace sécurisé pour obtenir certaines choses.”
Un moyen
Pour Siham Cheurfi, féministe, professeure en philosophie et citoyenneté, “la non-mixité est un moyen de lutte et non une fin en soi, que nous continuerons à pratiquer tant que notre société ne sera pas devenue équitable.”
Une émancipation
Pour Isabella Lenarduzzi, qui dirige Jump qui promeut l’entreprenariat des femmes, “dans une assemblée non mixte, les femmes apprennent à se réapproprier leur espace, à se concentrer sur leurs idées, à se sentir légitimes, mais aussi à avoir plus d’assurance en mixité en s’émancipant du regard masculin et de la valeur décorative que beaucoup leur accolent.”
Contre la non-mixité
Une pratique ancienne
Avant de poser les arguments des opposants, rappelons que la non-mixité existe depuis les années 1970. Pour mettre fin à la ségrégation raciale aux États-Unis, des réunions excluant les personnes blanches étaient organisées.
Hommes féministes
La non-mixité empêche les hommes féministes d’exprimer leur solidarité. Une lutte menée ensemble est plus efficace, la voix des hommes qui dénoncent les inégalités trouvant un large écho.
Une provocation
George-Louis Bouchez, président du MR, a estimé sur Twitter que dans le chef de Sarah Schiltz: “C’est soit de la provocation soit de l’incompétence. Dans les deux cas, c’est inacceptable”. Olivier Maingain, ancien président de DéFi, a fait savoir que le Premier ministre aurait dû dissuader la secrétaire d’État de participer à un tel événement.
Du shopping
Dans Le Vif, l’avocat et professeur à l’ULB Marc Uyttendaele s’est montré assassin. “Le gouvernement belge a en son sein une secrétaire d’État chargée de l’Égalité des chances et des genres qui a fait le choix de l’égalité qui divise et donc de l’inégalité, qui refuse la neutralité d’apparence des agents publics et qui, aujourd’hui, croit pouvoir faire son shopping, sur la base du genre, entre ceux qui ont le plus ou le moins souffert de la crise sanitaire. L’égalité ne peut être qu’universelle.”